L’arrivée en Malaisie à l’aéroport de Kuala Lumpur nous a
projetés dans un autre monde! Après le Myanmar, l’immensité de cet aéroport plein
à craquer de magasins flambants neufs en tout genre, brillants et appelant le
consommateur à assouvir des besoins superficiels nous a frappés.
Nous avons seulement fait une étape à Kuala Lumpur - que
tout le monde appelle « K-L » (se prononce Kè-èle) - en passant par
l’aéroport pour directement se rendre sur l’île de Langkawi située au nord-ouest
de la Malaisie à la limite de la Thaïlande. Nous nous sommes rendus sur l’île
afin de faire du volontariat pendant une dizaine de jours dans un jardin
« bio ».
Nous avons découvert que l’île est « duty free »,
ce qui signifie : pas de taxe sur l’alcool, les cigarettes et le
chocolat ! Et bien d’autres choses encore… Mais rassurez-vous le chocolat
est au même prix qu’en France. C’est juste que nous sommes en Asie et que ça
pourrait être beaucoup plus cher ! Il parait qu’on peut trouver des bonnes
bouteilles de vin pour 3 ou 4 euros, ce qui est incroyable surtout dans un pays
majoritairement musulman ! Nous sommes restés plutôt en autarcie dans ce
jardin perché sur une montagne, donc nous n’avons pas vraiment profité de
l’intérêt de ces bas prix, ce qui par ailleurs ne nous intéresse pas tellement.
L’ambiance dans la voiture de Lisha et Yossof , le couple
qui nous a accueillis à l’aéroport, est géniale : musique à fond les
ballons et, surtout, de bons morceaux. D’ailleurs, on se sera donné dans la
musique pendant cette autarcie. Dès le premier jour, Séréna s’est démenée pour
trouver des enceintes et le bon branchement pour mettre la musique au volume
maximum. Tous les jours ont été un vrai night-club à la montagne ! Ça nous
manque d’écouter de la bonne musique avec de bonnes enceintes.
L’arrivée dans la nuit noire à la maison qui constituera
notre foyer durant une dizaine de jours conduit à la rencontre avec les deux
chiens et le chat qui seront à la fois nos chouchous et nos ennemis. Le chat
miaule de façon hystérique le matin jusqu’à ce qu’on lui donne à manger et les
chiens aboyaient à tue-tête la nuit jusqu’à qu’une des volontaire trouve une
solution. Non, nous les avons pas tué bien que Séréna ait essayé en les
poursuivant avec un parapluie dans la nuit pour les faire taire. Dans cette
mission de volontariat, nous avons été nourris et logés. Mais nous n’avons pas
vécu avec la chef que nous appellerons la propriétaire.
« C’était avant tout une expérience humaine » dixit les émissions télévisés. Nous avons vraiment eu l’impression de faire partie d’une émission de télé-réalité : cloîtrés dans une maison sans moyens de transport, à plusieurs kilomètres de toute civilisation, entre personnes de différentes nationalités qui attendent qu’on leur téléphone pour leur donner des missions, avec de temps en temps des gens qui arrivent en voitures avec de la nourriture, ou la propriétaire qui débarque attendant qu’un bon repas lui soit préparé… Seuls entre volontaires...là haut sur la colline.
Nous avons rencontré deux russes, une américaine et deux
australiens. Chanceux nous avons été car certains dormaient dans une tente –
parfois sans matelas - alors que nous avions une vraie chambre !
La mission de volontariat ? Tout et rien mais surtout
pleins de choses ou plutôt de nombreuses aventures. La maison dans laquelle
nous avons vécu se situe au milieu d’un jardin qui est censé être
« biologique » et accueillir des invités pour manger de la nourriture
« vegan-crue »… AAAAHHHH ! Oui cela existe, des gens qui mangent
uniquement cru…et jamais d’aliments provenant d’animaux. On peut vous le dire,
nous avons dû apprendre à revoir notre façon de cuisiner… En vrai, la majorité
des volontaires mangent « normalement » et il n’y a quasiment jamais
d’invités pour lesquels il faut cuisiner. Toutefois, nous étions astreints à
manger vegan (et non pas cru). Au fur et à mesure, nous avons même réussi à
manger de la viande !
Quand nous n’étions pas embarqués dans des projets urgents
tels que la préparation d’un repas pour entre 10 et 30 personnes totalement
végétarien ET original, nous avons essayé de remplir des missions sur le
long-terme. Youri s’est occupé de différentes affaires dans le jardin et Séréna
s’est chargée de poncer et repeindre une maison en bois. D’autre part, quand la
propriétaire a besoin d’un coup de main dans ses croisières de luxe, certains
volontaires ont la chance d’être embarqués sur le bateau pour aider à la
cuisine et au service tout en profitant de la baignade, du kayak et du coucher de soleil sur la mer. Vraiment
un travail harassant…
Mais essayons d’être un peu plus clair dans tout cela.
Le lendemain sont arrivés Clare et Brett, les australiens,
avec lesquels nous nous sommes bien entendu et avons vécu quelques péripéties.
Clare a rapidement pris en main l’éducation des chiens avec une main de maître.
Brett s’est lancé rapidement dans une transformation des lieux ce qui a permis
de faire avancer le chmilblik un peu plus rapidement. Lors de notre première
rencontre avec la proprio, cette dernière avait expliqué qu’il n’existe pas de
travail d’homme ou de travail de femme. Pourtant, quand il s’agissait de tondre
la pelouse ou de déplacer des meubles, elle s’adressait systématiquement et
uniquement à Youri. Mais quand elle a vu Brett, tout s’est focalisé sur lui, il
est devenu l’homme de la situation ! « Tranquilos » pour Youri
et les filles… Le cliché était bel et bien là, presque poussé à son paroxysme.
En cuisine, nous avons surtout appris à faire du pesto car
elle nous en commandait des kilos. On a bien compris l’intérêt de l’invention du
mixeur… Pourtant, il fallait tout de même re-hacher derrière pour avoir de
belles finitions. Il fallait aussi faire le pain mais heureusement Tania, l’une
des deux russes, se débrouillait en boulangerie.
Dans ce flot d’activités et de rebondissements, nous avons
réussi à prendre un jour entier de congé et louer un scooter. Louer un scooter
est déjà une grande aventure en soi ! Ce jour-là, nous avons fait un tour
de l’île en compagnie de Brett et Clare. Nous avons visité quelques plages et
roulé sur une route grimpant dans une végétation « luxuriante ». Nous
avons essayé d’accéder à une plage complètement privatisée par un hôtel de
luxe. Le concierge (c’était son titre) a expliqué que nous pourrions
éventuellement boire un verre dans le bar sur la plage mais que la baignade
était réservée aux clients de l’hôtel… Incroyable mais vrai… A Langkawi, de
nombreuses infrastructures sont dédiées au tourisme de luxe, pas trop pour nous
charmer…
Nous avons décidé de quitter les lieux en même temps que
Brett et Clare. Heureusement, car Youri commençait à préférer rester travailler
dans le jardin plutôt que d’aller à la plage ! La propriétaire étant en
admiration devant Brett- on pourrait peut-être parler d’un coup de foudre- nous
a proposé d’aller boire un verre « au port » pour notre dernier soir.
Nous étions persuadé que nous allions festoyer sur son bateau mais il
s’agissait en fait d’un bar-restaurant qui s’appelle « le
port » ! C’est à cet endroit-là que nous avons la chance de nous
faire offrir un grand steak de viande de bœuf alors que nous n’avions pas mangé
cela depuis six mois ! Quelle folie !
Il a plu. Ce qui est
assez rare et pourtant rafraîchissant.
Au final, en dix jours, nous nous étions habitués à notre routine avec
les animaux dont il fallait prendre soin, les autres volontaires avec lesquels
cohabiter, la cuisine qu’il fallait laver constamment, et la nourriture que
nous nous préparions pas toujours avec amour.
Excellent, retour aux petits plaisirs de la vie (dans un cadre, somme toute, très simple finalement).
RépondreSupprimerLa grande frite se découvre une vraie passion pour le jardinage, c'est beau!
Oncle Patou