Kompong cham


A notre arrivée à Kompong Cham, nous sommes tout de suite interpellés par le manque d’esthétisme que celle-ci laisse à voir. En traversant le pont : sur la droite, des quais qui ont un cruel besoin de rafraîchissement, un gros immeuble en construction, d’autres immeubles ; sur la gauche, des quais qui ont un cruel besoin de rafraîchissement (encore une fois), des industries, des immeubles. L’arrivée se fait donc sans grand enthousiasme !

Nous prenons une Guest House sur « les-quais-qui-ont-un-cruel-besoin-de-rafraîchissement », et partons directement louer une moto pour visiter les alentours. Séréna appelle un ami qui vit depuis un certain nombre d’année dans la région de Kompong Cham et convient d’un rendez-vous, dans le village où il passe le plus de temps, en fin d’après-midi. Parfait, nous avons le temps de visiter la colline des hommes, puis la colline des femmes qui se situent juste à côté.







Sur la route, nous nous arrêtons dans un temple de style angkorien en ruine, le Wat Nokor. De très belles sculptures sont encore visibles et la pagode reste quand même en bon état.
Nous arrivons à la colline des hommes qui n’est pas vraiment exceptionnelle, au niveau architecture en tout cas. C’est vide, ça rend l’ambiance étrange… Bien que les constructions soit plutôt belles, elles sont toutes en bétons, non colorées … Le grand intérêt de cette colline réside dans le fait qu’elle est peuplée de singes : en haut, en bas, sur les voitures, dans les arbres, qui mangent, qui jouent, des singes partout.



La colline des femmes se trouve à 15 minutes à pied, 10 minutes en vélo, 5 minutes en scooter, 4 minutes en voiture et 1,14 minute en mirage 2000. Son intérêt se trouve être la vue que l’on a du haut de la centaine de marche qu’il faut courageusement monter pour atteindre la pagode (car oui vous pensez bien qu’il y avait une histoire de pagode là-dedans !). Nous avons croisé un magnifique oiseau bleu perché dans un arbre non loin de là.



Nous partons pour visiter le village qui se trouve au milieu des rizières dorées peuplées de palmiers et de buffles. La lumière de la fin de journée est magnifique. Le village est investi par une ONG qui a développé différents programmes de développement du genre : avoir accès à l’eau, favoriser l’artisanat local pour vendre à des touristes, soutenir et mettre en valeur leurs modes de production...etc. C’est pour cette raison qu’ils ont mis des panneaux devant certaines maisons pour expliquer le savoir-faire et l’activité réalisée telle que la confection d’objets en bambou par exemple. C’est à la fois intéressant, à la fois étrange. Il  faut s’arrêter devant des maisons pour lire les pancartes, donc vraiment s’arrêter devant la vie des gens comme un musée. Et, puisque les gens vivent dehors la plupart du temps, on peut se sentir mal à l’aise de se figer devant eux pour lire un panneau qui y décrit un peu de leur vie… Et puis, c’est sur certaines maisons et pas d’autres…






Pendant le début de notre visite, nous sommes accompagnés par des enfants survoltés, et ensuite attrapés par une habitante qui veut nous montrer ses créations. Les maisons du village sont construites à peu près comme celles de l’île de Koh Trong avec cour et fleurs. Certaines ont des métiers à tisser. Des jeunes jouent au foot dans les rizières.

Le soir nous nous sommes prélassés au bord du Mékong où nous avons rencontré un homme sourd et muet faisant des figures acrobatiques impressionnantes. Il était très speed et voulait nous montrer pleins de trucs sur facebook. Youri a réussi à utiliser quelques rudiments de la langue des signes, sinon nous avons utilisé l’écriture !  


Le lendemain nous avons décidé de garder la moto louée au restaurant « Lazy Mékong Daze » dont la gérante est extrêmement gentille et les prix de locations battent toute concurrence ! Partis tôt le matin sur la moto la sensation est enivrante. Nous allons en direction du Wat  Hanchey qui se situe sur une colline. Ce jour-là, c’était la fête nationale du Cambodge (fin du régime khmer rouge le 7 janvier 1979) mais les gens dans les champs travaillaient quand même. Sur la route, nous avons croisé différents mariages. C’est la saison des mariages. Il peut y en avoir un nombre impressionnant. 

Premier arrêt dans un minuscule marché pour trouver de quoi manger de bon matin. Deuxième arrêt pour boire un café glacé au lait concentré dans un boui-boui où nous avons pu regarder la cérémonie officielle de la fête nationale à la télé, présidée par un khmer rouge repenti devenu premier ministre (passons sur l’ironie …). 

Troisième arrêt sur la colline du temple donnant une très belle vue sur le Mékong et le paysage qui des alentours. Sur cette colline, on trouve des pagodes, de nombreuses sculptures d’animaux, de fruits géants, de gargotes et de jeunes montés en scooters ! Il y avait une grande cérémonie bouddhiste avec de nombreux, très nombreux enfants participant agenouillés. En fait, nous avons aperçu une école bouddhiste juste à côté. Cela aurait-il un lien ?



La route pour aller à ce temple longe le Mékong. Une superbe route, souvent goudronnée, bordée de champs de navets (des légumes que nous avons identifiés comme des navets asiatiques, appellation très personnelle), de rizières vertes pour certaines ( !), de pagodes et bien entendu de nombreux villages. Cet étalage de couleurs et de vie au petit matin a fait chavirer notre cœur.


L’après-midi brûlante fut bien tranquille. A l’ombre : lecture et boisson fraîche. Une des enfants des gérants de l’hôtel nous a initiés au jeu du papier qui claque puis nous a fait des dessins, de nous !


Pour finir, nous avons décidé de rejoindre à nouveau notre ami jusqu’au village en passant cette fois en moto par la piste bordée de villages et de rizières. Un beau voyage en sommes. Les derniers moments de soleil ont été passés au cœur des rizières dorées habitées par des buffles qui nous font beaucoup rire et quelques enfants à vélo ou à pied.



Le soir, nous avons craqué pour une pizza au « Lazy Mékong Daze » qui sont délicieuses et qui ont assouvies partiellement notre besoin de nourriture de « chez nous »…


En Khmer, le nom de notre dessinatrice
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

5 commentaires:

  1. Vous êtes bien mignons tous les deux sur le dessin et on vous reconnait bien.
    Concernant l'allusion historico géo politique sur l'ancien khmer rouge devenu ministre le raccourci est un peu ...raccourci.
    Effectivement il fut au départ dans les rangs des khmers rouges (comme une bonne grosse partie du pays qui a ovationné les soldats khmers rouges entrés dans Phnom Penh le 17 avril 1975 en réaction à la barbarie de la guerre sans nom des américains sur le sol cambodgien et à la corruption du pouvoir cambodgien (Lon Nol) de l'époque, pouvoir totalement à la botte de ces mêmes américains- fin de la parenthèse un peu longue mais j'ai pas réussi à faire plus court) bref si il fut bien dans les rangs des khmers rouges il s'est enfui ensuite au Vietnam pour revenir avec les vietnamiens à leur entrée au Cambodge en 1979. Il lui est encore reproché d'ailleurs d'être ami avec le Vietnam (vous vous rendrez compte de l'inimitié des khmers envers les vietnamiens ) sans compter son pouvoir d'une main de fer dans un gant de fer...
    Très gros bisous à tous les deux.

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  2. Coucou les loulous !
    Je n'ai pas écrit depuis longtemps, mais je pense fort à vous !
    Youri, cette ville c'est celle dans laquelle nous nous étions arrêté parce que tu étais très malade. Elle n'était pas prévu au programme mais comme tu n'avais de cesse de vomir par la fenêtre du bus, on avait décidé de s’arrêter pour que tu récupère. La première nuit nous avions dormi dans une Guest house vraiment toute méga pourrie, sur les-quais-qui-auraient-besoin-d'un-rafraichissement (déjà à l'époque...) puis ensuite dans un hôtel un peu plus décent sur ces mêmes quai (décidément). Mon pauvre tu n'avais effectivement rien pu voir du tout de Kompomg Cham tant tu étais dans les vapes. Nous avions visité la colline des hommes et des femmes avec maman, je m'en rappel. Il y avait les observateurs internationaux de partout car c'était en plein dans les élections. Tu vois, qui l’eut cru que tu y reviendrais sans même le savoir ?
    Je vous embrasse fort !
    Eva.

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  3. Oui tout me reviens maintenant, enfin disons des bribes ! Comme tu l'a dis, j'était vraiment dans les vapes !
    Pour Hun Sen, tu as raison de signaler qu'il a quitté le rang des khmers rouges en 1977 et fuit le Cambodge, mais pour échapper à des purges au sein du régime... Bien qu'effectivement il soit retourné au pays en 1979 avec les vietnamiens pour renverser les khmers rouges, il a toujours fait pression pour ne pas juger les cadres intermédiaires de l'organisation dont certains font aussi partie de son gouvernement ...
    En effet nous avons fait un raccourcis pour alléger le texte ...

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  4. L'histoire est encore plus compliquée ! Bien sur que le premier ministre a freiné des 4 fers pour ralentir les procédures judiciaires de jugement des cadres des khmers rouges et que certains font encore partie des personnalités au pouvoir, mais nous sommes dans un pays où le karma, l'oubli, le pardon n'ont pas la même signification qu'ailleurs. Si vous avez été au musée de Tuol Sleng, vous avez vu les photos des anciens soldats khmers rouges assis là tranquillement dans leur village qui à pécher, qui à conduire le tuck tuck, qui à réparer les moto. Une image absolument inconcevable pour nous.
    La réconciliation était à ce prix là, et surtout les khmers rouges ont été encore soutenus par les grands démocrates que nous sommes jusque dans les années 1991. Les accords de paix de Paris en 1991 faisaient siéger les khmers rouges auprès des autres partis d'alors ! Et jusqu'en 1993 ça tirait encore dans les provinces cambodgiennes.
    Un peu comme si d'anciens nazis évoluaient en toute connaissance de cause dans les villages en France ou comme si les SS étaient à la table de la conférence de Yalta !
    Reste que Hun Sen n'est pas l’apôtre de la démocratie, ça c'est certain !

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  5. J'ai kiffé la statue de l'aubergine géante

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