Péripéties jusqu’à Banlung

Les difficultés affrontées pour passer la frontière cambodgienne ne se sont pas arrêtées là… L’ensemble des voyageurs sont montés dans un bus afin d'être ensuite répartis dans plusieurs bus dans des directions différentes. Mais en réalité la grande majorité des gens se dirigeaient vers Siem Reap, d’autres vers Phnom Penh, très peu s’arrêtaient dans cette ville étape, Stung Treng, et nous, les seuls qui allaient vers Banlung… C’est là qu’on comprend tout de suite qu’il va y avoir un problème…

Arrivés à Stung Treng, la personne organisant tout ce petit train-train nous a laissé attendre longtemps. D’abord en compagnie de tout le monde, puis de ceux qui allaient vers Siem Reap, puis seuls. Pourtant, nous n’avons pas manqué de le harceler : « va-t-il y avoir un bus pour Banlung ? », « quand peut-on prendre le bus pour Banlung ? » etc. Tout cela histoire de bien lui signifier notre destination, et surtout de le stimuler pour qu’il trouve une solution. Nous avions tout de suite compris qu’ils ne savaient pas trop quoi faire de nous, rien n’avait été prévu vraisemblablement. Finalement, il nous a fait monter dans sa voiture en compagnie d’un mec bourré qui venaient d’arriver mais avait eu tout le temps de boire comme un trou. Il lui montrait où trouver un ATM (distributeur automatique de billets) ou un hôtel. Il s’est arrêté à la station de bus et a commencé à chercher une solution. Mais le plan était un peu puant, ça se voyait. Il était déjà assez tard pour trouver un bus. Un homme tenant un hôtel et une sorte de stand pour vendre des tickets de bus a commencé à prendre les choses en main. Il nous a expliqué qu’il n’y aurait des bus pour Banlung que le lendemain matin ! Nous avons répondu que nous avions payé un billet pour Banlung ce jour-là et que nous voulions arriver ce jour-là. Il faut savoir être ferme en négociation. Youri a rétorqué que si nous devions passer une nuit alors ça ne serait pas à nos frais ! Et, ça a marché ! L’homme de l’hôtel nous a proposé une ces chambres mais elle sentait fort la cigarette alors ils nous ont donné de l’argent pour aller ailleurs. Le bus serait le lendemain matin et déjà payé bien sûr ! Comme quoi il faut insister !  


Le soir à Stung Treng nous avons réussi à re-croiser un couple de français rencontré sur l’île de Don Daeng puis sur le chemin allant aux 4000 îles puis à la frontière du Laos et du Cambodge ! Cela nous a fait chaud au cœur après toutes ces aventures et nous avons bu un verre dans une gargote cambodgienne !

Arbre brûlé pour récupérer la sève qui
servira de colle dans la construction des bateaux
Quand nous avons pris le bus, à 9h au lieu de 7h30 comme cela était prévu - il faut savoir rester patient - l’homme des billets de bus raconta que celui qui devait nous organiser le trajet ne voulait pas payer de chambre mais qu’il l’a menacé d’appeler la police s’il ne le faisait pas… Savoir ce qui est vrai ou non n’est pas évident mais ce qui compte est que nous nous en sommes sortis !



Nous avons bien cru ne jamais parvenir à la ville de Banlung… Ville que nous voulions rejoindre afin de partir faire un trek dans la région du Ratanakiri, réputé au Cambodge pour sa jungle fournie en vie sauvage.










Mais si…par un temps chaud et brûlant. Nous nous sommes perdus et Séréna s’est jeté sur un américain à vélo pour demander son chemin ! « This city is amazing » Voilà comment il commença la conversation, alors que pour nous cela s’apparentait à une grande ville vide et dénuée de charme… C’est qu’on est dur en affaire! Mais il nous a un peu sortis de notre bourbier malgré lui car nous nous sommes rendus dans son hôtel qui au final travaille avec la compagnie de trek qui nous intéressait !



Arrivés au Banlung Balcony Hôtel qui propose des chambres au même prix qu’ailleurs même si c’est en face du lac, nous avons demandé où trouver « Parrot Tour » l’agence de trek et il nous a proposé  de les appeler pour qu’ils viennent directement nous voir.


Découpage de la viande...verte?


Le rendez-vous était fixé à 14h. Le gérant (nous supposons) nous explique toutes les possibilités de trek, certains de 2 jours mais la plupart de 3 jours et donc deux nuits dans la jungle. Ce sera un de ceux-là qui nous a attiré. Le trek qui nous a le plus charmé s’appelle « Deep Adventure » car il commence directement dans la jungle et continue en s’enfonçant plus encore. « Comment commencer un trek déjà en plein dans la jungle ? » vous demandez vous peut être (ou peut-être pas ?.) Non pas par parachutage mais par moto-non-chutage (sauf pour Séréna qui a belle et bien chuté une fois…). Les chauffeurs : notre guide attitré pour les trois jours, Tommy, et son ami pilote. Oui, pilote (on ne mâche pas nos mots). Pour atteindre la dite jungle, il y avait 2h30 de route, pour commencer, de chemin ensuite, de sentier, puis de GR. La route sauteuse…




Les motos se débattent dans le sable




Il faut dire que nous avions vu dans les commentaires des personnes ayant effectué le même trek que la moto était particulièrement sportive. Mais nous pensions alors « Ohhhrrr, deux heures de motos c’est rien si le trek est super ! », « ça ne peut pas être si horrible que ça ! » Que neni ! La moto était réellement éprouvante, à deux sur un scooter + un sac énorme de provisions à fond sur du sable, sur des graviers, sur de la poussière, c’est réellement éprouvant … Et glissant, à tel point que la moto dérapait sans arrêt et que les pilotes se devaient de faire du ski avec leurs pieds pour la maintenir droite. Difficile à décrire, difficile à vivre. Surtout pour Youri car il était avec le pilote…





Petit aperçu de la cuisine


Après une heure de marche, nous arrivons à la « homestay » pour manger et sommes plutôt content de voir que le lieu n’est pas aménagé pour les touristes mais qu’il s’agit réellement d’une hutte traditionnelle, avec des vrais gens qui vivent dedans, surtout qu’on se sent en immersion dans leur vie quotidienne.

Campement de la deuxième nuit

Nous installons les hamacs, ou plutôt nous laissons notre deuxième guide-rangers de 16 ans les installer pour nous, nous ne sommes pas doués. Le temps de manger une soupe aux plantes, plat spécifique de cet endroit, préparée par la famille et nous partons à la recherche d’un groupe de singe qui vit dans les environs de la maison. Après une heure de trek, notre ranger sent (littéralement) les singes, nous les découvrant sautant d’arbres en arbres avec une aisance déconcertante ! (En fait tout cela s’est passé dans l’autre sens : singe, soupe, hamacs ; mais Youri ne vit plus les choses de la même façon en ce moment, une chronologie différente. Et Séréna n’a pas l’intention de tout réécrire !).


Ce n’était que le début ! Pendant ces trois jours dans la jungle, nous auront vu différentes sortes de singes et gibbons (un type de singe), des ibis, des araignées et autres mygales, des oiseaux de couleur bleue, jaune, et blanche.

Ibis très haut dans les arbres
Nous nous sommes réveillés aux cris stridents des gibbons et des toucans (que nous n’avons jamais réussi à voir mais entendu souvent !) ainsi que par les raies de lumière fusant à travers les arbres. Nous avons goûté aux plantes qu’offre la jungle cambodgienne et nous avons même joué à Tarzan en sautant de liane en liane !

Le guide nous a montré des plantes utilisées comme médecine pour soigner les plaies ou favoriser la remise en marche d’os cassés. Le ranger de 16 ans nous a bluffés. Une vraie fusion avec la jungle. Il sentait les singes, il repérait n’importe quel animal. Il grimpait aux arbres facilement. Il attrapait les mygales à la main. Il fumait des cigarettes sans arrêt. Nous oublions de dire qu’il est très petit de taille et que nous pensions au début qu’il avait 10 ans…









3 jours très intéressants où nous avons pu parler politique et environnement avec notre guide, qui a semblé engagé pour l’environnement déplorant les pratiques de ces congénères : « ce plastique ne m’est plus utile, je le jette dans le fleuve. » Il nous explique que personne ne se rend compte qu’il est différent de jeter une peau de banane et une boite de conserve dans la forêt, faute d’éducation à ce sujet.


Nous retournons à la civilisation le 3 janvier et déjà nous avons en tête notre prochaine destination : Kratie ! 

Mygale

4 commentaires:

  1. Embrassez la terre du Cambodge pour moi, ma seconde famille, ma seconde patrie, ma seconde vie.
    Je suis avec vous heure par heure, et moi qui ne connais pas le Ratanakiri (jamais le temps d'aller jusque là haut!) votre récit est un pur régal.
    Mille bisous à vous deux

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  2. Comment ? Comment ? Rien ne nous est rapporté sur les hurlements de Youri face à une mygale, alors que quand une petite bête se pose sur son épaule...on a l'impression que quelqu'un égorge un cochon!

    C. (l'arracheur de GENEPI a flan de montagne queyrasienne)

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  3. Youri : Et non monsieur l'arracheur ! Entre temps je suis devenu un homme, un vrai ! Fini les cris perçants !
    Séréna : Trêve de plaisanterie! Il avait seulement sa protectrice! Ou alors nous n'avons pas rapporté les cris...suspense

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  4. Biz à tous les 2. Nous allons manifester toute à l'heure. Je vous y représente.

    Merci pour ce blog, qui nous permet de vivre un peu de vos aventures à vos côtés.

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