Les difficultés affrontées pour passer la frontière
cambodgienne ne se sont pas arrêtées là… L’ensemble des voyageurs sont montés
dans un bus afin d'être ensuite répartis dans plusieurs bus dans des directions
différentes. Mais en réalité la grande majorité des gens se dirigeaient vers
Siem Reap, d’autres vers Phnom Penh, très peu s’arrêtaient dans cette ville
étape, Stung Treng, et nous, les seuls qui allaient vers Banlung… C’est là
qu’on comprend tout de suite qu’il va y avoir un problème…
Le soir à Stung Treng nous avons réussi à re-croiser un couple de français rencontré sur l’île de Don Daeng puis sur le chemin allant aux 4000 îles puis à la frontière du Laos et du Cambodge ! Cela nous a fait chaud au cœur après toutes ces aventures et nous avons bu un verre dans une gargote cambodgienne !
| Arbre brûlé pour récupérer la sève qui servira de colle dans la construction des bateaux | 
Quand nous avons pris le bus, à 9h au lieu de 7h30 comme cela était prévu - il
faut savoir rester patient - l’homme des billets de bus raconta que celui qui
devait nous organiser le trajet ne voulait pas payer de chambre mais qu’il l’a
menacé d’appeler la police s’il ne le faisait pas… Savoir ce qui est vrai ou
non n’est pas évident mais ce qui compte est que nous nous en sommes
sortis !
Nous avons bien cru ne jamais parvenir à la ville de
Banlung… Ville que nous voulions rejoindre afin de partir faire un trek dans la région du Ratanakiri, réputé au Cambodge pour sa jungle fournie en vie sauvage.
Mais si…par un temps chaud et brûlant. Nous nous sommes
perdus et Séréna s’est jeté sur un américain à vélo pour demander son
chemin ! « This city is amazing » Voilà comment il commença la
conversation, alors que pour nous cela s’apparentait à une grande ville vide et
dénuée de charme… C’est qu’on est dur en affaire! Mais il nous a un peu sortis
de notre bourbier malgré lui car nous nous sommes rendus dans son hôtel qui au
final travaille avec la compagnie de trek qui nous intéressait !
Arrivés au Banlung Balcony Hôtel qui propose des chambres au
même prix qu’ailleurs même si c’est en face du lac, nous avons demandé où trouver « Parrot Tour » l’agence de trek et il nous a proposé 
de les appeler pour qu’ils viennent directement nous voir.
| Découpage de la viande...verte? | 
Le rendez-vous était fixé à 14h. Le gérant (nous supposons)
nous explique toutes les possibilités de trek, certains de 2 jours mais la
plupart de 3 jours et donc deux nuits dans la jungle. Ce sera un de ceux-là qui
nous a attiré. Le trek qui nous a le plus charmé s’appelle « Deep
Adventure » car il commence directement dans la jungle et continue en
s’enfonçant plus encore. « Comment commencer un trek déjà en plein dans la
jungle ? » vous demandez vous peut être (ou peut-être pas ?.)
Non pas par parachutage mais par moto-non-chutage (sauf pour Séréna qui a belle
et bien chuté une fois…). Les chauffeurs : notre guide attitré pour les
trois jours, Tommy, et son ami pilote. Oui, pilote (on ne mâche pas nos mots).
Pour atteindre la dite jungle, il y avait 2h30 de route, pour commencer, de chemin
ensuite, de sentier, puis de GR. La route sauteuse…
Il faut dire que nous avions vu dans les commentaires des personnes ayant effectué le même trek que la moto était particulièrement sportive. Mais nous pensions alors « Ohhhrrr, deux heures de motos c’est rien si le trek est super ! », « ça ne peut pas être si horrible que ça ! » Que neni ! La moto était réellement éprouvante, à deux sur un scooter + un sac énorme de provisions à fond sur du sable, sur des graviers, sur de la poussière, c’est réellement éprouvant … Et glissant, à tel point que la moto dérapait sans arrêt et que les pilotes se devaient de faire du ski avec leurs pieds pour la maintenir droite. Difficile à décrire, difficile à vivre. Surtout pour Youri car il était avec le pilote…
| Petit aperçu de la cuisine | 
Après une heure de marche, nous arrivons à la « homestay »
pour manger et sommes plutôt content de voir que le lieu n’est pas aménagé pour
les touristes mais qu’il s’agit réellement d’une hutte traditionnelle, avec des
vrais gens qui vivent dedans, surtout qu’on se sent en immersion dans leur vie
quotidienne. 
| Campement de la deuxième nuit | 
Nous installons les hamacs, ou plutôt nous laissons notre deuxième
guide-rangers de 16 ans les installer pour nous, nous ne sommes pas doués. Le
temps de manger une soupe aux plantes, plat spécifique de cet endroit, préparée
par la famille et nous partons à la recherche d’un groupe de singe qui vit dans
les environs de la maison. Après une heure de trek, notre ranger sent
(littéralement) les singes, nous les découvrant sautant d’arbres en arbres avec
une aisance déconcertante ! (En fait tout cela s’est passé dans l’autre
sens : singe, soupe, hamacs ; mais Youri ne vit plus les choses de la
même façon en ce moment, une chronologie différente. Et Séréna n’a pas
l’intention de tout réécrire !).
Ce n’était que le début ! Pendant ces trois jours dans
la jungle, nous auront vu différentes sortes de singes et gibbons (un type de
singe), des ibis, des araignées et autres mygales, des oiseaux de couleur bleue,
jaune, et blanche.
| Ibis très haut dans les arbres | 
Nous nous sommes réveillés aux cris stridents des gibbons et
des toucans (que nous n’avons jamais réussi à voir mais entendu souvent !)
ainsi que par les raies de lumière fusant à travers les arbres. Nous avons
goûté aux plantes qu’offre la jungle cambodgienne et nous avons même joué à
Tarzan en sautant de liane en liane !
Le guide nous a montré des plantes
utilisées comme médecine pour soigner les plaies ou favoriser la remise en
marche d’os cassés. Le ranger de 16 ans nous a bluffés. Une vraie fusion avec
la jungle. Il sentait les singes, il repérait n’importe quel animal. Il
grimpait aux arbres facilement. Il attrapait les mygales à la main. Il fumait
des cigarettes sans arrêt. Nous oublions de dire qu’il est très petit de taille
et que nous pensions au début qu’il avait 10 ans…
3 jours très intéressants où nous avons pu parler politique
et environnement avec notre guide, qui a semblé engagé pour l’environnement
déplorant les pratiques de ces congénères : « ce plastique ne m’est
plus utile, je le jette dans le fleuve. » Il nous explique que personne ne
se rend compte qu’il est différent de jeter une peau de banane et une boite de
conserve dans la forêt, faute d’éducation à ce sujet.
Nous retournons à la civilisation le 3 janvier et déjà nous
avons en tête notre prochaine destination : Kratie ! 
| Mygale | 
 
Embrassez la terre du Cambodge pour moi, ma seconde famille, ma seconde patrie, ma seconde vie.
RépondreSupprimerJe suis avec vous heure par heure, et moi qui ne connais pas le Ratanakiri (jamais le temps d'aller jusque là haut!) votre récit est un pur régal.
Mille bisous à vous deux
Comment ? Comment ? Rien ne nous est rapporté sur les hurlements de Youri face à une mygale, alors que quand une petite bête se pose sur son épaule...on a l'impression que quelqu'un égorge un cochon!
RépondreSupprimerC. (l'arracheur de GENEPI a flan de montagne queyrasienne)
Youri : Et non monsieur l'arracheur ! Entre temps je suis devenu un homme, un vrai ! Fini les cris perçants !
RépondreSupprimerSéréna : Trêve de plaisanterie! Il avait seulement sa protectrice! Ou alors nous n'avons pas rapporté les cris...suspense
Biz à tous les 2. Nous allons manifester toute à l'heure. Je vous y représente.
RépondreSupprimerMerci pour ce blog, qui nous permet de vivre un peu de vos aventures à vos côtés.