Koh Tao - Chapitre 3

Les éclopés, ou l’histoire d’un jour sans.



Mardi 18 novembre 2014, 7h40, réveil.

Tout commençait bien en cette belle journée d’hiver thaïlandais, il faisait beau, il faisait chaud, nous avions donc en tête une journée snorkeling (nage avec masque, tuba et palme en option) et ainsi  visiter différentes plages de l’île.

Mardi 18 novembre 2014, 8h34.

Nous louons une « motobike » chez Bingo Restaurant, restaurant et éventuellement loueur de moto, sous les conseils de notre instructeur de plongée, devenu pour l’occasion guide spirituel. Nous avons un plan en tête, commencer par « Tanote bay », qui se trouve à l’Est de lîle, puis redescendre doucement sur les différentes plages pour finir sur « shark bay » qui porte ce nom car, surprise, pour les non-anglophones, cette plage voit régulièrement dans ses eaux un type de requins, les requins à pointes noires, inoffensifs pour l’homme (bien que les requins en général jouissent d'une réputation qu'ils n'ont pas méritée) et visibles depuis la plage ou depuis les rochers alentours.



Mardi 18 novembre 2014, 9h15

Nous étions sur la route pour cette sainte journée, quand, après un demi-tour pour cause de trompage de route, nous sommes bel et bien tombés de moto ! Voilà, l’accident et arrivé, quelques éraflures sur la moto, quelques bonne grosses éraflures sur Youri et Séréna. Rien de grave quand même. Les bras de vos deux serviteurs ont était bien écorché, et les jambes … celle de Séréna souffre de multiple écorchures superficielles, et celle de Youri … disons que le genou à bien amortis.

Mardi 18 novembre 2014, 9h53

Nous sommes donc revenu, pas très sereinement, à nos appartements particulier afin de nous nettoyer, désinfecter, pansementer. Il semblait que cette belle journée commençait à avoir une tournure maronnâtes, pour rester poli.

Mardi 18 novembre 2014, 10h48

Courageux ET téméraires, nous repartons à l’aventure pour nous diriger vers la seconde plage de notre supposé plan. Nous arrivons, lentement, fébrilement mais quand même à bon port ! Après de nombreuses hésitations, nous avons décidé de ne pas nous baigné. Douleurs, plaies, mer agité, sable et graviers nous permettait de ne présager rien de bon. Et puis toute façon il pleuvait. Par averse, certes. Nous sommes donc repartis de la plage pour nous diriger vers un point de vue réputé pour avoir une vue époustouflante sur une partie de l’île.

Mardi 18 novembre 2014, 11h30

Après avoir cherché ce point de vue et devant le constat accablant que nous ne le trouvions pas nous sommes allé nous chercher à manger dans la « ville » de Chalok, au Sud de Koh Tao. Super sandwich, pas chère, on a au moins sa pour nous. Nous dégustons donc notre sandwich a l’abris de la mousson battante qui inonda la rue.




Mardi 18 novembre 2014, 13h02

La plage de Chalok, magnifique, nous redonne du courage et nous pousse à retenter le coup de trouver ce super point de vue. Et devinez quoi ?? Nous l’avons trouvé ! Séréna est donc monté dans la côte y menant, seule car Youri à plier sous le poids de la douleur. (Mais tout va bien hein !) Les deux chaussures de Séréna cèdent dans la montée, la fin se fait presque pied nu comme une aventurière au bout de ses peines. C’était vraiment pas le bon jour.
Effectivement, la vue est superbe. C’est vraiment comme dans les films, dans les romans, dans les légendes sur les îles paradisiaques…





Halte à la plage de la liberté, « freedom beach » (vous savez ce qu’on pense sur les traductions …), qui est, ma fois, somptueuse, il ne reste plus beaucoup d’adjectifs pour décrire les paysages !

 Il ne nous restait qu’une seul étape dans ces lambeaux de plan initiale : shark bay.





Mardi 18 novembre 2014, 16h08 (il était réellement 16h08 !)

Nous arrivons tant bien que mal à l’endroit indiqué par un serveur français comme étant « the place to be » pour voir les requins voguer.




Mardi 18 novembre 2014, 17h13

Les 1 heure et 13 minutes que nous avons passé à observer l’eau et cette belle baie qu’est la baie des requins, n’auront pas portés leurs doux fruits. Mais pour cette journée, plus rien ne nous atteint !







Mardi 18 novembre 2014, 17h25

Nous cherchons à rejoindre la plage des requins (elle ne s’appelle pas comme ça), qui se trouve dans la susnommée baie des requins, mais une fois de plus la prudence, la douleur et un mauvais pressentiment nous fait rebrousser chemin devant une côte vertigineuse. On se souvient d’un vieux proverbe qui dit « mieux vaut prévenir que guérir ».

Mardi 18 novembre, 17h45

Arrêt sur la route pour regarder le prix des tongs pour que les pieds de Séréna retrouvent des chaussures. Les prix sont moins cher dans le sud de l’île donc c’est le moment d’acheter ces bouts de plastiques si utiles dans cette région du monde. En effet, le prix d’achat était imbattable !



Mardi 18 novembre 2014, 18h10

Nous ramenons le scooter à notre QG, à savoir Phoenix Divers depuis quelque temps, et tentons de deviner, à l’aide de nos plongeurs préférés, le prix que cette belle journée de scooter allait nous coûter. Car oui le scooter a subi également quelques traumatismes, quelques éraflures mais entre nous, rien de grave, vraiment rien d’important justes des égratignures… En fait, il est connu que dans les îles thaïlandaises, l’arnaque au scooter est de mode car les loueurs de motos n’hésitent pas à faire payer des prix exorbitants pour quelques égratignures. Et ceci n’est pas une légende car nous avons rencontré des vrais gens qui ont payé de telles sommes.

Bien sûr, le loueur de moto nous a demandé un prix terrible pour changer des pièces, ce qu’il ne fera jamais pour trois éraflures, et polir des micros-parties de la carosserie… On n’a pas voulu, on a tenté de négocier, il était ferme. Le prix était toutefois beaucoup moins élevé que dans les histoires que l’on connaissait. Nous sommes retournés à Phoenix Divers pour demander conseil, notre instructeur nous a conseillé un garage qu’il fréquente habituellement et dont les prix sont très bien. On a proposé au loueur de le faire réparer par nous-même, ce qu’il accepta si l’on payait un jour de plus… Cela pouvait vraiment valoir le coup mais Séréna trouvait cela étrange qu’il accepte aussi facilement parce qu’il n’avait rien à gagner…



Mardi 18 novembre 2014, 18h30

Nous sommes repartis avec la moto pour se rendre au garage le lendemain matin, ce qui retardera notre départ de Koh Tao.





L’heure du lavement des plaies fut douloureuse.










Mardi 18 novembre 2014, 19h20

L’histoire des chaussures n’en finit pas, en sortant de la chambre, Séréna ne retrouve plus ces magnifiques tongs achetées quelques heures avant. Laissées devant la porte de la chambre comme le prévoit la coutume locale, quelqu’un a dû les embarquer ! Séréna devient folle, comment est-ce possible ? Des tongs si peu attrayantes ? Avec une si petite pointure ? C’est qu’ici la pointure de pied de Séréna est plutôt la norme !

Des allers-retours dans les escaliers qui relient les différents bungalows finissent par payer : soigneusement retournées faces contre terre parmi de nombreuses paires de chaussures laissées devant une chambre bien remplie (les voix en témoignent), les tongs sont là !
Incroyable mais vrai les tongs les plus pourries du monde peuvent attiser la jalousie ! Personne n’a pu se tromper en les prenant car elles ont un signe distinctif bien spécifique : des scorpions sont dessinés dans l’intérieur !



Mardi 18 novembre 2014, 20h00

En se posant dans l’entrée de notre « hôtel » pour capter le réseau internet, nous rencontrons un couple de sourds italiens très sympa avec lesquels on discute de tout et de rien, à l’aide de multiple façon : un peu d’anglais car ils lisent sur les lèvres et articulent certains mots, en écrivant sur l’ordinateur pour lire, en faisant quelques signes et en utilisant google translate ! Cette rencontre nous permit d’oublier brièvement nos malheurs du moment.


Pour clore cette journée « sans », le lendemain fut le grand tournant. Levé tôt le matin et constatant l’état de nos blessures pas très graves mais bien douloureuses, nous décidons qu’il serait plus sérieux de passer par la clinique pour vérifier que tout est en ordre. Ainsi, nous dormirons une nuit de plus sur l’île parce qu’avec cette histoire de plaie, nous ne voulons pas en faire trop en même temps.









On va au garage le plus vite possible, au pire on attendra l’ouverture. Et puis, si on peut éviter de payer un jour supplémentaire en ramenant la moto avant 9h, même si cela parait improbable, ce serait cool. On arrive pour l’ouverture, et sans attendre l’un des membres de l’équipe nous dit qu’ils ne s’occupent pas des motos à louer mais surtout sans même regarder la moto il nous dit un prix alors qu’on lui avait rien demandé, bien sûr un prix équivalent à celui réclamé par le loueur ! Nous comprenons bien évidement que ce dernier l’a certainement appelé pour le mettre au parfum. Tout est donc bien cadenassé dans l’île comme on pouvait s’en douter. Les soupçons de Séréna la veille étaient bel et bien fondés ! On file à l’autre garage conseillé mais celui-ci était malheureusement fermé. L’heure n’ayant pas encore sonné les neufs coups on se dit qu’il vaut mieux retourner directement négocier le prix avec le loueur car si l’on attend l’ouverture et que c’est la même chose, on paiera la journée supplémentaire en plus de la somme exorbitante !

Après une heure de discussion, nous avons gagné une très légère baisse mais il fallait en finir pour récupérer notre passeport et surtout aller à l’hôpital car la santé passe avant tout. On se dit que même si le prix est très très très élevé par rapport au coût réel, dans les histoires entendues au préalable les gens ont payé le double voir le triple pour certains ! Dans ces péripéties on rencontre deux filles, une hollandaise et une flamande, qui ont passé leur niveau de plongé en décalé dans le même club que nous et on finira par boire un jus avec elles pour se détendre après l’hôpital !

Ah ! L’hôpital ! Le grand dada de Youri ! Et oui, lui seul s’est fait nettoyer la plaie par une très gentille infirmière et la douleur fut la plus vive ! Séréna faillit tomber dans les pommes en le soutenant… Un soutien en béton donc ! Rien de grave mais pour nous, la mer, c’est fini car on ne peut passer nos plaies dans l’eau pendant plusieurs jours…



Ainsi, nos plans snorkeling sont tombés à l’eau, si l’on peut dire, et on a décidé d’aller non pas à Koh Phangan comme prévu mais dans le nord de la Thailande !

Pour ces derniers moments sur l’île glandage pour ne pas trop solliciter les blessures et profiter une dernière fois du beau paysage.



La conclusion : Koh Tao est une île qui a ses charmes. Habitée très tardivement, d’abord utilisée comme prison dans les années 30, elle fut peu à peu investie par des pêcheurs, puis rapidement aménagée pour le tourisme à partir des années 90. C’est peut-être cela qui fait que l’île n’est pas vraiment caractéristique de la vie thaïlandaise. De nombreux expatriés occidentaux y ont trouvé la belle vie, surtout avec la ribambelle de clubs de plongés qui bien que dirigés par des thaïlandais (la propriété est difficile d’accès aux personnes non-thaïlandaises, très compliqué ou inaccessible) sont fréquentés par des touristes et surtout les plongeurs professionnels sont quasiment tous des occidentaux. Les thaïlandais vivent certainement uniquement du tourisme, donc toute la vie de l’île est organisée pour ces derniers. En bref, quasiment tout est écrit en anglais, on peut manger de la nourriture de part chez nous à tous les coins de rues, même si la nourriture thaïe est aussi servie, les bars, les restos, les activités, TOUT EST SEMBLE PREVU POUR LES TOURISTES, on se demande presque où vont les thaïlandais pour se retrouver, boire un coup, manger un morceau ou autre !

Donc voilà c’est un peu un mélange bizarre entre la Thaïlande et pas vraiment la Thaïlande, ce qui laisse un sentiment étrange entre le fait de se sentir bien parce qu’on retrouve nos repères et moins  bien parce qu’on sait plus trop où on en est…

En tout cas c’est magnifique.



5 commentaires:

  1. Hahaha, heureusement qu'il n'y a plus personne dans mon bureau. On rigole trop par chez vous. Bon faites attention à vos genoux quand même
    <3 VMVC

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  2. Séréna ça y est, t'as la gambette bronzée

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  3. Et un poignet et une épaule et un genou, c'est bon t'as fait le tour loulou ! Et voilà ce que c'est de ne pas écouter les bons conseils: fini la plongée, on se remet au tricot et à la broderie, j'avais pas dit on file le nez au vent en scooter sur les routes enchanteresses de Kho Tao.
    Bisous à vous deux, soignez bien vos bobos les roros ( ben oui ça veut rien dire mais c'est pour la rime)
    (z'avez remarqué je me suis laissée doubler sur ce commentaire, pas la première ! )

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  4. Ha et aussi : moi des jours "sans" comme ça je prends ! Même avec le genou en vrac et les jambes en brioche...

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  5. Il parait qu'à tout voyageur arrive son accident de scooter.
    Vous voila baptisé, mais contrairement à la plongée, pas besoin ici de passer votre niveau 2 et 3. On en reste au baptême :) J'espère que tout ça guéri comme il faut, et puis vous aurez bien maintes autres occasion pour faire trempette. L'anecdote des tongs est très drôle. J'imagine bien la tête de Serena "devenir folle" :). Des bisous à tous les deux, on vous aimes fort !

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