Les 4000 îles


Un nom qui fait rêver. Un paysage qui fait planer.


Nous avons choisis de rejoindre l’île de Don Khone pour notre visite dans les 4000 îles (seulement trois îles sont touristiquement accessibles). Les guides la conseillent comme étant plus tranquille que sa voisine Don Det de plus en plus ciblée pour faire la fête. Pourtant, nous constaterons qu’à part un point fixe sur l’île d’autres parties de Don Det sont bien tranquilles et même plus que Don Khone !








Pour arriver nous avons pris une grande barque à moteur dont le chauffeur était un peu fou mais plutôt marrant. Il nous a débarqués quelque part entre deux guest-house. Cette fois, Youri était malade et on a bien cru ne pas pouvoir faire le voyage. Donc la recherche d’un lieu où dormir fut rapide et on trouva un endroit plutôt sympa avec balcon sur le bord du Mékong avec des hamacs. Une vue imprenable sur l’île de Don Det, la rive du Mékong avec ses tourbillons dans l’eau, ses touffes d’herbes qui fleurissent au gré du fleuve et les palmiers en nombre au bord de l’eau.


Voir l’eau qui coule. La luminosité qui change. Cela fut une de nos grandes activités de ces quelques jours. La nuit tombant, nous pouvions admirer des couleurs extraordinaires parfois orangées, parfois rosées en toile de fond des palmiers.

La contemplation. Voilà ce qu’il faut faire aux 4000 îles : contempler.



En dehors de la rue où se trouvent les guest-house situées sur la rive qui fait face à l’île de Don Det reliée par un pont construit par les français à l’époque de la colonisation, l’île n’est pas surpeuplée. Quelques villages et de nombreuses rizières. Mais aussi des cascades ! Le Laos est plein de cascades !





Les cascades dans le nord de l’île sont petites mais permettent de passer du bon temps à les admirer ou essayer de se baigner ou faire une rapide balade sur les différents ponts en bambous et en bois qu’on peut y trouver. Nous y avons croisé une ribambelle d’enfants cueillant le tamarin dans les arbres. Ils mangent cela comme un bonbon, c’est acidulé.

Toutefois, la cascade la plus connue s’appelle Li Phi et dégage un débit d’eau impressionnant. Cette cascade n’est pas très haute, elle est composée d’une multitude de mini-cascades qui se chevauchent, se côtoient, se succèdent. En arrivant sur le site, on ne se rend pas compte qu’il y en a autant. Certaines sont cachées derrières des rochers, d’autres se situent plus loin derrière des arbres. La rivière qui suit cette avalanche de cascade est envahie de roches de différentes tailles qui forment comme une sorte de mer de rochers vu de haut. Ces roches sont composées de différentes couleurs qui marquent le niveau de l’eau qui coule lors de la saison des pluies. La couleur de l’eau est d’un bleu-vert exquis. 



La fin du site de la cascade de Li Phi est ponctuée par une jolie plage de sable blanc. Malheureusement, il n’est pas vraiment possible de se baigner à cause du courant et le soleil plombant ne permet pas de trainer trop longtemps. Nous y sommes allés très tôt le matin pour éviter la chaleur cuisante. Arrivés à 7h30 sur les lieux nous n’avons croisé aucuns touristes. Seulement trois à notre départ aux alentours de 9h30. C’était magnifique. La tranquillité rompue par ce jaillissement d’eau permanent !



Il vrai que sur l’île de Don Khone, nous nous sommes souvent levé très tôt pour éviter la chaleur qui brûle, qui pique la peau, attaque la tête et tout le reste. Les après-midi obligeaient à rester sagement sur la terrasse du bungalow pour ne pas être tué par le soleil. Tout cela, alors que ça n’est pas encore la saison chaude, ça promet.

Nous avons aussi fait du vélo, et nous avons crevé. Nous pensons à une sorte de malédiction puisque la location de deux-roues (vélo et scooter) entraîne souvent des échecs.

Pour traverser le pont afin de visiter l’île d’en face, les habitants ont mis en place une sorte de taxe qui n’est pas vraiment donnée… Ainsi, nous attendions parfois 16h, heure à laquelle le guichet de la taxe ferme, pour rejoindre l’autre île afin d’avoir une idée des environs. Rizières sèches aussi et surtout de nombreuses maisons bordant les bords du Mékong. Une vue qui laisse apercevoir les méandres des touffes d’herbes qui peuplent le Mékong. Nous avons observé de nombreuses sortes de potagers. Certains surélevés, dans des sortes de caisses en bois, d’autres très proches de l’eau. Il y avait même des bouts d’îlots servant de potager.


Les quelques jours passés dans les 4000 îles nous ont permis de croiser de nombreux voyageurs rencontrés sur la route. De nombreux français… Cela permet de discuter de nos voyages, d’échanger des conseils, des impressions mais aussi de discuter de la vie en général bien sûr.

Ca y est ! Notre Laos se termine aux 4000 îles, du moins pour le moment ! Nous partons pour le Cambodge, pour Ban Lung pour être précis. Avec tout ce que nous avons entendu sur le passage de la frontière (raquettes organisés, et nous ne parlons pas de sport d’hiver), vous imaginez bien qu’il s’en est passé des péripéties ! Mais sachez messieurs, dames, qu’il est POSSIBLE DE NE PAS PAYER PLUS ! Mais il faut seulement être patient… et déterminé.
Pour terminer sur le Laos, nous voudrions faire un point sur le temps. Temps bien différent que par chez nous. C’est au Laos que l’on a compris que cette notion, les secondes, les minutes, les heures etc., est une notion relative. Il faut prendre son temps, il faut prendre le temps.



Aussi, l’explosion du tourisme est fulgurante au Laos, les infrastructures pour héberger, orienter, conseiller, et autres, poussent comme des champignons de Paris en Pologne. Cela nous a longuement posé question pendant notre voyage. Quels sont les effets pervers ? Comment cela est-il vécu par les locaux ? Quelles représentations ont-ils des touristes ? On constate un fossé entre les coutumes locales et les modes de vie. La barrière de la langue ne permet pas forcément de discuter et les relations sont parfois tronquées. Nous avons remarqué une relation différente avec les locaux selon les endroits, bien évidement, parfois les lieux les moins touristiques ont donné l’impression d’un accueil plus jovial. On se demande si l’arrivée des touristes ne fut pas trop brutale et on espère que cela n’abimera pas trop ce magnifique pays. Bien sûr, il n’y a pas que l’essor du tourisme qui pose question mais également la construction de barrages hydrauliques, d’industries au service d’autres pays etc.

A ce stade du voyage, le Laos est le coup de cœur de Séréna. La nourriture était beaucoup moins horrible que dans le souvenir de Youri. Certainement en rapport avec la touristisation. Cependant, il nous a semblé moins facile de manger dans des gargotes locales qu’ailleurs, à part dans les marchés qui regorgent de bui-bui. Au Laos, la mode est à la brochette de viande et de poisson ! Ca grille partout dans les rues !



1 commentaire:

  1. A entendre vos péripéties laotiennes qui d'ailleurs sont un pur bonheur à lire ( et qu'est que je me marre ! ) je me dis que oui le Laos évolue dans une dimension espace temps qui est dans la 4ème dimension. En fait même si 6 années ont passé depuis notre premier voyage et malgré vos constats que le progrès ( ou plutôt l'évolution ) est en marche je retrouve les mêmes paysages, les mêmes étonnements, les mêmes attentes que lors de notre premier voyage.
    La question se pose effectivement, des effets pervers de l'ouverture au tourisme et au progrès mais peut on juger de quoique ce soit ? Le tourisme c'est bien sur la consommation mais pas seulement et dans un pays où la mortalité infantile par exemple détient le triste record d'être en troisième place avec 59 pour 1000 naissances ( pour info elle est de 4 pour 1000 en France) on peut espérer que ce progrès là sera aussi un combat contre ces injustices là.
    Bisous de nous en 2014 pour vous qui êtes déjà en 2015 !
    Belle année à vous !

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