Ayutthaya et Lopburi

Le minivan que nous avons pris de Bangkok où nous avons donc fait étape (pour la millième fois) nous dépose DANS la rue où se trouvent les Guest House. Bienheureux nous sommes ! Comme dit suffisamment lourdement dans les précédents postes, il est difficile de trouver quelque chose pour 3 voyageurs. Nous finissons par trouver un dortoir, sans draps ni serviettes mais avec lits, quand même …

Ce jour-là, que nous avons sobrement appelé le « jour du voyage » (jour constitué de différentes étapes de voyages : Koh Samet -> port Ban Phe -> Bangkok -> Ayuttaya) sera un jour consacré au farniente, comme on dit. Boire un café glacé pour casser la chaleur, puis une bière, toujours dans le but de casser la chaleur, évidement. Car, à ce stade la chaleur est épuisante, étouffante, engourdissante…

Le lendemain nous sommes décidés à nous lever tôt pour visiter les temples les plus proches à pieds. La ville d’Ayutthaya est connue car elle regorge de temples du 14^ème siècle construit alors qu’elle était la capitale du Siam, l’ancien royaume thailandais. Coco et Youri ayant la fibre organisatrice sélectionnent trois temples à visiter. Après avoir déposés nos sacs dans la guest-house d’à côté  pour récupérer une chambre, la journée peut commencer.

Tout d’abord, le wat Wiharn Phra Mongkhonbophit qui était entièrement détruit fut totalement reconstruit et ressemble par conséquent à un temple classique moderne. Bonne occasion pour Coco de découvrir la configuration typique d’un temple bouddhiste theravada et de découvrir quel est son jour de naissance correspondant à un bouddha en particulier. Pour rappel, le bouddha de Youri est celui du mardi, c’est-à-dire le bouddha couché (surpris s’abstenir !) ; celui de Séréna est celui du samedi, c’est-à-dire le bouddha assis en lotus auréolé d’un naga (serpent à sept tête). Pour Coco, c’est le même !!

Le temple suivant est l’un des plus gros du site, le Wat Phra Sri Sanphet, trois majestueux stupas plantent le décor et nous font entrer dans l’atmosphère des temples du de l’ancienne capitale du Siam.   

                 

Le troisième temple, le Wat Phra Mahthat est connu dans le monde entier (rien de moins) car il abrite une tête de bouddha enchevêtré dans un arbre (fromager ?). Cette tête est tellement renommée que le temple est littéralement pris d’assaut par des hordes de touristes assoiffés de photos. Cela devient carrément désagréable et nous décidons de partir assez rapidement. Rideau.

Le soir, le festival organisé pour le nouvel an chinois débutait pour quatre jours. Concerts, nourriture paaaaarrttoouuut, spectacles, cérémonie, et … Dragon ! Le fameux dragon qui déambule dans les rues, tout illuminé. En fait, il déambule pas mal devant les bars à touristes. Vous savez ce que mange ce dragon ? ?? De l’argent !

Ce festival nous a donné l’opportunité d’avoir des moments géniaux. C’était exceptionnel d’admirer les différentes danses ; certaines traditionnelles, d’autres pas. 

Lors d’un des spectacles sur une petite scène au milieu des stands de nourriture, nous avons vécus de très très grands moments. Douze danseuses se relayant par groupe de six se trémoussaient en compagnie d’un chanteur ou de deux chanteuses. Les chorégraphies n’étaient pas du tout coordonnées et leurs costumes détonnaient ! Une des spectatrices de cinquante ou soixante ans s’est mise à danser devant la scène pendant bien une heure. Ses mouvements paraissaient directement inspirés de la danse africaine ! Puis un groupe d’adolescente est arrivé. Complètement hilares, elles se sont mises à danser avec elles. Des enfants s’y sont mis, certains sont montés sur scène. Deux garçons d’une dizaine d’années se mis à faire une danse des hanches assez extraordinaire ! L’ambiance était assez euphorique !

Habitués à manger au festival tous les soirs, nous avons eu le coup de cœur pour des gyoza – raviolis japonais – dont nous nous sommes régalés ! Nous n’avons aussi pas manqué une occasion de manger des pancakes à la noix de coco qu’on peut trouver habituellement sur les marchés thaïlandais.

Le troisième jour, nous louons des vélos pour aller jusqu’à un temple éloigné du centre, le Wat Yai Chai Mang Khon. Là aussi la masse de touristes se fait sentir, difficile d’apprécier les différents bouddhas. Cependant, il est vrai que le site est vraiment très beau, avec un jardin derrière qui lui n’est pas assailli !

Puis, nous arrivons par hasard à un autre temple, le Wat Panan Choeng qui vraisemblablement organise une cérémonie pour le nouvel chinois. Les gens se pressent par dizaines ou même centaines (on peut le dire !) pour habiller un très grand bouddha que nous n’avons pas pu voir en entier tellement la file était longue pour entrer dans la salle ! Un moine nous a offert une amulette et un papier sacré chacun. Notre objectif était de trouver un bac pour traverser la rivière et non pas refaire le chemin inverse passant par des routes monstrueuses pleines de voitures prêtent à nous rouler dessus sans hésitation. 

Les trois vélos sont entrés dans la barque pour nous faire traverser. En essayant de retrouver notre chemin nous avons croisé une femme française qui voulait de l’aide pour trouver la bonne route. Pourtant, elle avait l’air de mieux savoir que nous… A cela, Youri lui a répondu qu’il pouvait lui « garantir » qu’il savait où était le nord car il était muni d’une boussole ! En effet, ce séjour à Ayutthaya nous a révélé l’utilité de la boussole et nous l’utilisons désormais pour nous guider !

Nous nous sommes reposer l’après-midi pour éviter la chaleur violente, non pas sans avoir fait un tour au marché du coin pour recueillir quelques victuailles…le marché, c’est génial. Pour finir la journée comme il se doit, nous avions tous les trois enfourchés nos vélos – Youri adore le vélo – aller voir un des temples situés en dehors de la vieille ville qui a la réputation d’avoir des airs angkoriens et d’être magnifique à la tombée du jour, le Wat Chaiwattanarm. Nous sommes passés par les temples déjà visités, la lumière du soleil descendant mettant en valeur leur architecture et leurs couleurs. La balade à vélo, comme à pied, permet de découvrir la ville, ses canaux, ses maisons, ses commerces, ses écoles…et son varan ! Oui, c’est vrai ! Nous avons à nouveau vu un varan ! Très grand !

Le temple Chaiwattanarm est effectivement une splendeur à l’heure du coucher du soleil. C’est vrai qu’il rappelle Angkor, tout en ayant son style bien personnel. Bien sûr, nombreuses sont les personnes qui ont eu la même idée que nous mais quand même moins que pour la tête dans les branches ! On s’est fait un plaisir de contemplation ! 

Le retour de nuit était magnifique car certains des temples sont illuminés. Le ciel est habité par une étoile et un croissant de lune qui rend le paysage sombre encore plus féérique. Cette fin d’après-midi fut donc assez marquante dans notre séjour à Ayutthaya.

Le quatrième jour, nous avons pris le train pour visiter la ville de Lopburi située à une soixantaine de kilomètres. Pour cela, nous nous sommes rendus à la gare de la ville en empruntant à nouveau un bac pour traverser la rivière. Nous avons attendu le train en compagnie d’un café glacé, cette boisson devient nécessaire dans nos journées, tout en observant la vie qui se trame dans ce lieu de passage. Nous n’avons pas beaucoup pris le train jusqu’ici dans notre voyage (c’est souvent plus cher et plus compliqué) et cette escapade nous entraine dans un monde à la limite du connu et de l’inconnu…

La ville de Lopburi est connue car elle habitée par de nombreux singes qui utilisent les infrastructures comme une sorte de parc d’attraction. Il y aussi de nombreux temples anciens. Effectivement, dans une certaine partie de la ville, autour d'un temple en particulier, une multitude de singes courent, grimpent, mangent et vivent leur quotidien. C’est assez drôle à observer et cette prise de pouvoir n’est pas tout à fait rassurante aussi. Nous savons qu’ils peuvent nous sauter dessus pour prendre quelque chose à manger par exemple. Les fils électriques sont de véritables lianes pour eux ! Ils s’y agrippent, s’y balancent, s’y assoient… Certains sautent sur les voitures et sont transportés de cette façon jusqu’à un nouveau lieu. 

Ce temple est bel et bien habité par les singes. Tous les touristes se pressent pour voir cela. Des agents attendent avec des bâtons dans les mains au cas où les singes commenceraient à monter sur les touristes ou à les agresser… Ce temple nous l’avons seulement vu de l’extérieur car c’était déjà suffisant à notre goût !

Par chance, notre balade dans Lopburi nous a fait tomber sur un festival organisé dans le palais royal. Non seulement, cela nous a permis de visiter le lieu gratuitement, mais cela fut aussi l’occasion de découvrir des danses, des mets, et des costumes ! C’était le « King Narai Festival », nom du Roi pour lequel le palais fut batit. A peine entrés dans l’enceinte du Palais Royal, nous avons été attrapés par un groupe dont un photographe en particulier souhaitant nous faire goûter de la nourriture gratuitement ! En moins de cinq minutes nous avons été pris en photos plusieurs dizaines de fois… A cet endroit, les hommes et les femmes étaient vêtus de costumes traditionnels différents que tous ceux portés par la foule. Plus tard, en repassant devant eux nous avons été réquisitionnés pour danser avec eux. Youri et Coco ont réussi à fuir a temps mais Séréna s’est fait attraper par le bras et elle s’est donc prêtée au jeu de la danse pour quelques minutes…

Mais dans la ville de Lopburi nous avions tellement chaud. La chaleur devenait au fur et à mesure des minutes insurmontables… Alors nous sommes restés longtemps dans un café climatisés et nous avons décidés d’attendre le train du retour à la gare. Une très sympathique ambiance. Dans le train, différents commerçants proposent toutes sortes de boissons ou de nourriture. Et quand on s’arrête, d’autres vendeurs proposent d’autres choses par la fenêtre. Deux hommes s’achètent une petite glace pour se rafraîchir et lorsqu’ils ont fini, ils la jettent par la fenêtre.

A regarder attentivement et...à méditer!