Mais la ville à son charme et cette spécialisation touristique provoque un certain amusement : magasins de produits de beauté aux huiles essentielles, restaurants de nourriture végétarienne, vegan ou même « raw-vegan » (cru-vegan), enseignes au style « rétro », utilisation de vieux noms français pour les boutiques tels que Bernadette, Monique, Michèle…
Malheureusement, les côtés touristiques déplaisants restent
bel et bien présents : proposition de taxi tous les trois mètres
« Yes, taxi », les invitations à venir dans son restaurant, à acheter
telle ou telle babiole…Etc.
Nous nous étions résolus à visiter Ubud pour trois
raisons : les spectacles de danse balinaise, le choix pour acheter ce que
l’on aimerait ramener en France et, la meilleure raison, aller à la clinique
pour l’oreille douloureuse de Youri.
Devant notre chambre |
Une clé avec la tour eiffel! |
Nous étions à peine descendus de voiture que, ni une ni deux,
nous étions déjà accostés par un gentil monsieur souhaitant nous emmener dans
sa « homestay ». Une fois n’est pas coutume (en fait dernièrement ça
commence à le devenir) nous l’avons suivi. La homestay se trouvait dans le
quartier où nous souhaitions dormir : pas en plein cœur du quartier
touristique mais pas trop loin non plus pour accéder aux
« facilités ». Le tarif était vraiment abordable (peut-être un des
meilleurs !) et la famille très gentille donc nous avons posés nos sacs à
la hâte afin de courir vers la clinique que nous avions repérée sur internet. Pourquoi
ce repérage sur internet ? Car nous avions l’intention que cette visite
aboutisse à une guérison parce que pour le moment les oreilles de Youri ont du
mal à se remettre ! Il s’agissait également de trouver un médecin parlant
anglais !
La clinique Toya s’est avérée être un lieu cher mais où,
pour la première fois, nous avions l’impression que le médecin savait vraiment
ce qu’il faisait, c’est-à-dire qu’il désinfectait ses instruments, posait des
questions précises et expliquait ce qu’il se passait dans l’oreille !
Enfin, nous avons eu bon espoir ! (Que le suspense cesse ici, la guérison
eu lieu quatre jours après.)
En marchant dans les rues d’Ubud, nous avons découvert des
petites ruelles avec de jolies maisons. A Bali, les maisons s’organisent
typiquement autour d’une sorte de partie commune, une plateforme ouverte avec
un toit, où plusieurs familles de la même famille vivent dans le même
espace, bien que possédant leur propre maison, et honorant un temple commun.
L’entrée dans la cour autour de laquelle sont construites les maisons ressemble
à une entrée de temple et parfois la statue de Ganesh, dieu hindou très
représenté à Bali, trône en face de la porte. Excusez-nous pour cette
explication farfelue, il a été difficile de la rendre plus claire. La vie s’organise
par autour de la famille, la communauté, le village, le district etc.
Au milieu du spectacle, la surprise du chef, l’un des
personnages s’est adressé au public en anglais pour demander si nous aimions
Bali, ce que Séréna a trouvé ridicule. Pourtant, après quelques minutes de
silence, il a nous demandé « Do you need taxi ? » (Avez-vous
besoin d’un taxi ?) avec le même geste utilisé par les hommes qui nous
harcèlent quotidiennement. Nous n’avons pas pu nous empêcher de rire. Quelle
dérision. Ah, ces indonésiens quels farceurs !
Il se trouve que notre visite à Ubud coïncida avec la
crémation d’une personne importante, une princesse semblerait-il, ce qui nous
permis d’assister à une cérémonie balinaise de taille. La plus grande majorité
des balinais présents étaient vêtus de tenues traditionnelles, le pagne avec la
ceinture et le chapeau pour les hommes. La famille de la défunte portait plutôt
des couleurs sombres. La procession se composa de deux chars transportés par
des groupes d’hommes, de nombreux musiciens et de femmes chargées des
offrandes. La foule composée de balinais et de touristes se pressait pour
assister à l’évènement. Le premier char transportait un cheval sur un
promontoire supporté par une structure en bambou soulevée à main d’homme. Le
second char transportait le cercueil hissé en haut d’un escalier avec à
l’arrière un portrait de la défunte. Celui-ci aussi était porté à mains
d’hommes.
Arrivés au temple, nous avons attendu, un temps qui parait
infini sous cette chaleur, le temps que le cercueil soit transporté jusqu’au
cheval, puis ouvert pour transvaser le corps, ensuite les femmes avec les
offrandes firent plusieurs fois le tour du char du cheval, certaines personnes
de la famille tenant le portrait de la princesse décédée, enfin la famille très
proche est montée auprès du cheval contenant le corps et récupérant les
offrandes pour les déposer auprès de la défunte. Les personnes disant « au
revoir » au corps avaient un air triste mais en bas du char la vie suivait
son cours : les groupes d’hommes fumant leurs cigarettes et
rigolant ; les vendeurs ambulants nous proposant toutes les cinq minutes
un sarong, une boisson, un chapeau,
un éventail, ou une statuette en bois ; les gens effectuant des
allers-venus, les touristes avec leurs appareils photos… Le soleil nous cuisant.
Finalement, ils installèrent de la terre sous le cheval, des plaques
métalliques autour, puis inondèrent le cheval contenant le corps d’essence et
jetèrent des bâtons d’encens provoquant le feu. Le périmètre était sécurisé par
un homme avec une lance à eau. Le cheval s’enflamma violemment et nous assistâmes
à la crémation de la princesse… Cette cérémonie était apparemment très
importante à Ubud et nous avons appris que les cérémonies de crémation sont
très coûteuses, d’autant plus lorsqu’il s’agit de la famille royale.
Etonnant mais après cela nous nous sommes rendus dans un
salon de massage fabuleux où Séréna est retournée le lendemain. Les masseuses
étaient non seulement fort sympathiques mais surtout de très bonnes
professionnelles qui nous ont fait passer un moment de détente merveilleux. La
salle était décorée dans le style balinais : fleur de frangipanier partout
ainsi que salle de bain au toit ouvert et sol en galet. Un petit bonheur qui
donne envie de revenir tous les jours.
Lewat |
A Ubud, nous nous sommes également baladés dans les rizières
alentours qui sont magnifiques où nous avons fait une incursion dans la demeure d’une famille vendant
du café qui nous a fait visiter son jardin désordonné où se trouve du café, des
cocotiers, des papayers, de nombreuses autres plantes, des « sapi »
(qui signifie « vache » en indonésien) et surtout des fruits de la
passion excellents ! Ils avaient aussi des lewat en cage, un peu triste. Ce
sont les animaux qui mangent des grains de café qui sont ensuite récupérés dans
les déjections afin d’en faire un café de grande qualité. Mais ils n’avaient
que du café balinais classique.
Les nombreuses femmes présentes dans la cour
autour de la partie commune préparaient des offrandes. La préparation des
offrandes est un travail à temps-plein qui peut consister en diverses activités
comme la confection de petits récipients en feuille de bananier, le découpage
de fleur, le tressage de plantes et autre. Cela prend un temps fou car les
balinais font de nombreuses offrandes journalières au temple familial, aux
différents autels présent dans leur maison ou commerce ainsi qu’à pleins de
lieux de vie tels que la moto, le bord d’une plage qu’ils fréquentent, devant
les chambres de la homestay dont ils s’occupent, sur le pas de la porte de leur
commerce, dans l’autel du quartier etc. Les offrandes contiennent des fleurs,
du riz, des bonbons parfois des cigarettes, des fruits… Ils effectuent ce
rituel en tenue traditionnelle, c’est-à-dire le sarong avec la ceinture, avec de
l’encens et de l’eau dont ils aspergent les lieux « saints » où
ils déposent les offrandes.
La religion a une importance de taille à Bali et
ces rendez-vous quotidiens sont omniprésents d’où l’importance de la
préparation des offrandes. Ils se rendent également une fois par semaine dans
le temple de leur ville ou leur district et plusieurs fois par an dans celui de
leur région. Ceci est bien évidemment plus complexe dans la réalité, nous
proposons une sorte de résumé.
Nous avons quitté la ville d’Ubud pour une contrée moins
touristique à la recherche de la vie rurale de Bali que nous n’avons pas encore
explorée. En nous rendant au marché munis de nos sacs à dos, nous nous étions
préparés au harcèlement le plus vif par les taxis et à des négociations sévères
avec les bemo mais rien de tout cela
n’a eu lieu et le départ n’en fut que plus agréable !
Notre pain quotidien ! |
para la oreja de Yury ponle una gota de aceite de oliva, no hay nada mejor, remedio de gran mere
RépondreSupprimerIl n'y a pas d'huile d'olive ici.....merci, on essaiera bientôt en France, si jamais ça recommence ! Besitos
SupprimerQu'ils sont beaux tous ces gens que vous croisez depuis le début de votre voyage ! et même si on partage parfois votre agacement de cette perpétuelle quête de la manne touristique, on ne peut que les aimer.
RépondreSupprimerBisous à tous les deux, et contente que les oreilles de Youri soient guéries. c'est mieux en prévision du voyage de retour.