Et voici le prochain épisode !
Alors où en étions nous …
Nous étions sur la route pour le nord et pour Hanoi, MAIS,
au dernier moment, et après avoir discuté avec un viet qui parlait un petit peu
le francais, nous avons décidé de prendre un bus directement pour Van Don.
Notre objectif était alors d’aller sur une île, celle de Co To, qui n’était pas
encore connu et qui avait quasiment les mêmes paysages de ceux de la baie
d’Halong. Nous voilà donc partis, toujours en compagnie de nos compagnons de
route Jean Gui’ et Carol, pour le port de Van Don. Après un périple de 170 km
(oui, ici c’est un périple) nous sommes arrivés, ou plutôt nous nous sommes
fait jeter du bus sur une bordure d’autoroute à la périphérie de la ville. En
fait le chauffeur avait appelé ses potes mototaxis pour venir nous chercher. Tu
payes pour aller d’une station de bus à une autre mais tu te fais jeter sur
l’autoroute pour faire marcher le business de tes potes. Autant dire que nous
étions assez dépités de se faire avoir de cette façon…
C’est vrai qu’on reste un peu sur nos gardes : il faut
la plupart négocier les prix ou vérifier ce qu’on te propose. Dans certaines
villes, les touristes sont beaucoup sollicités et on se sent un peu comme
ça :
Heureusement, nos discussions fréquentes à ce sujet et le
point de vue de Séréna façonné par ses études en anthropologie permettent de tenir le coup, de voir les
choses d’une autre façon, et de ne pas se laisser envahir par des sentiments
désagréables.
Donc, nous devions arriver à une station précise mais le
chauffeur en avait décidé autrement… Pour ne pas leur donner raison, nous avons
refusé de prendre les motos-taxis et nous nous sommes donc dirigés à pied. En
fait, de l’autre côté de la route, des personnes attendaient leur bus et il se
trouve qu’il y avait un taxi avec un compteur au kilomètre. Nous sommes montés
dedans. L’une des motos-taxis nous a suivis jusqu’à ce qu’elle se mette au
niveau du chauffeur pour lui dire quelque chose. L’énervement nous gagnant, on
s’est exclamé pour que le chauffeur de taxi ne prenne pas son avis en compte, qu’il
roule, roule et surtout qu’il lui dise de nous laisser tranquille !
Enfin arrivé à la station nous avons pris un bus direction
Van Don qui roulait extrêmement lentement, 30 km/h. Pas plus, pas moins.
Après un trajet qui parut interminable, nous sommes
finalement arrivés à Van don. Les étapes se succédant, il s’agissait maintenant
de trouver le port. On se dirige de plus en plus avec des dessins ou des noms
de lieux griffonnés sur des bouts de papier. En plus, quatre touristes avec des
têtes de blancs, ça donne des idées, donc il faut savoir où on va et être
ferme !
Sur le chemin nous sommes passés par la Vietcombank pour
changer de l’argent, nous avons été accueillis par des filles fort sympathiques
mais, le temps pour changer quelques billets s’est transformé en une
éternité !
Vous l’aurez donc compris, l’arrivée au port fût quasiment
festive ! Le port de pêche de Van don est très joli, un charme
irrésistible ! Et se retrouver là après des heures de route est très agréable !
Nous mangeons une soupe pho (comme à l’habitude) avant de se mettre en quête
des horaires de bateaux et de chambres d’hôtel à bas prix. Pour le bateau, avec
le dessin et le nom de l’île on réussit rapidement à connaitre les horaires.
Pour l’hôtel, c’est une autre paire de manche ! Nous nous séparons en deux
groupes pour visiter les « Nha Nghi » (hôtels vietnamiens) et
finissons par trouver, et surtout négocier, ce qu’il nous faut (150 000
dongs la nuit = moins de 6 euros).
La ballade le long du port fait rêver et quelques personnes
semblent vraiment étonnées de nous voir. Certains demandent même à prendre des
photos, d’autres ne se donnent pas la peine de demander. En furetant sur
l’embarcadère, on se rend compte qu’un permis est exigé pour l’île où nous
voulons aller et bien sûr nous n’en avons pas ! Alors, internet magique
nous permet d’aller sur des forums pour se renseigner et on décide de ne pas
tenter le coup car une autre île un peu moins loin est accessible du port et ne
nécessite pas de permis : Quan Lan.
Notre baie d’halong devait être l’île de Co To mais
finalement, ce fut l’île de Quan Lan !
La mer est remplie de
dents rocheuses, depuis le port de Van Don, on se croit déjà dans des décors de
films. Dès 6h30 du matin, on fait tout notre possible pour trouver le
« slow boat » car il est non seulement moins cher mais nous permettra
également d’admirer la vue sereinement ! Pas évident de faire comprendre
ce qu’on veut mais en démarchant sur le port on y arrive !
Le bateau semble lui aussi taillé pour des décors de films. Les bancs sont en bois sculptés, l’arrière comporte une petite cuisine, le pont est habité par des poules alignés dans une sorte de grillage orné d’herbes en tout genre (certainement pour les protéger de la pluie), du linge est suspendu, la grosse ancre rouillée repose sur un tapis. A l’intérieur, des vietnamiens attablés discutent vivement, des femmes dorment laissant reposer leur chapeau conique au-dessus de leur sac.
Au cours de ce voyage sur la mer, notre ami Jean-Gui’ entame
un croquis, ce qui fascine les vietnamiens assis à côté de nous. L’un d’eux
réclame son portrait et les autres regardent attentivement le dessin progresser
de très, très près. Ce n’est ni la première, ni la dernière fois que cette
scène se réalise : les vietnamiens que nous croisons semblent fascinés par
les dessins que Jean-Gui’ fait dans son carnet.
En descendant du bateau, nous montons tous les quatre à bord
d’un tuk tuk comme nous n’en avions jamais rencontré avant et on écrit un nom
d’hôtel trouvé sur L’INTERNET pour se faire déposer à un endroit précis. La
spécificité de l’île est qu’il n’y a pas d’électricité toute la journée.
Seulement de 17h30 à 22h, en théorie… La Minh Vu guesthouse où nous nous
rendons ouvre pour nous son rideau métallique et le personnel s’empresse de
préparer des chambres. Manifestement, l’île a une activité touristique durant
certains mois de l’année mais pas en ce moment ! C’est certainement ce qui
lui donne un charme singulier. Des plages de rêve mais personne… certains endroits
semblent à l’abandon comme une station balnéaire ravagée par une tempête. Des
constructions paraissent être entamées ou arrêtées à mi-parcours.
Le premier jour, on décide d’aller se baigner à la plage à
côté du port pour pouvoir y aller à pied. Nous sommes seuls. Seuls? Pas vraiment...quelques individus buffles sortent de leur buisson à la fin de l'après-midi! La marée est
basse. C’est si bon d’être dans l’eau…La première fois depuis que nous sommes
arrivés !
Le deuxième jour, on décide de louer des motos pour
découvrir l’île. On se lance dans un véritable « plageathon » ! Faire
la différence avec barathon ou marathon! Les routes sont chaotiques. La
terre est rouge, encore plus foncé qu’à Dalat où la terre était d’un rouge orangé.
Les pistes oscillent entre terre, sable, gravier, flaques d’eau, boue… On longe
une étendue d’eau qui laisse voire des collines. C’est superbe. Et, c’est
encore différent de ce qu’on a pu voir avant.
Nous avons été à quatre plages différentes (en fait cinq avec celle de la veille !).
Première plage : grande et belle
Deuxième plage : grande et belle
Troisième plage : grande et belle
Quatrième plage : grande et belle
Le sable est très fin, parfois blanc. L’eau est chaude mais
reste rafraîchissante. Il y a des vagues ou il n’y en a pas. Le seul problème
reste la saleté. L’eau ramène tous les déchets et certains endroits des plages
font office de déchetterie. Cela n’empêche pas d’apprécier bien évidemment mais
… c’est dommage.
Les routes nous en font voir de toutes les couleurs. Les passages sableux obligent les passagers arrière à descendre. Nous avons même crevé… Encore un nouvel épisode incongru dont nous sommes sorti beaucoup mieux que ce qu’on aurait imaginé !
La fin de la journée laisse entrevoir un coucher de soleil
sur des lointaines collines appartenant à une autre île.
Pendant ces deux jours, nous avons pu apprécier
l’alimentation du bord de mer : calamar, crevettes et poisson. (Le poisson
c’est pendant tout le voyage ! Et, c’est délicieux !)
A 22h ou 21h tout est coupé, la nuit commence. Le départ se
fera à 6h30 le lendemain, on a même plus peur de se lever tôt !
Pour le retour, on prend un bateau Quan Lan-Ha Long, cette
fois-ci en « speed boat » faute de choix. La traversée est à nouveau
superbe. On croise des maisons sur pilotis (attention, les pilotis flottent sur
des blocs de polystyrène), des barques de pêcheurs, des bateaux colorés et
surtout les dents de la mer ; les fameuses dents de la baie d’Ha
Long ! Mais tout ça, à la sauce locale, les viet embarquent sur le bateau
à partir de mini ports situés au milieu de nulle part, l’équipage du bateau
récupère des colis pour les acheminer jusqu’au port, les gens vivent leur vie
sur l’eau en bref…et tout ça n’est pas orchestré pour nous. C’est seulement ce
qu’on recherchait.
Votre baie d'Halong est tout aussi magique, j'aimerais bien voir quelques croquis de votre ami Jean Gui...
RépondreSupprimerLe Vietnam est vraiment un magnifique pays et les vietnamiens, dans toute leur complexité, ont une belle place dans mon coeur et mon souvenir (et en plus si ils donnent matière à étude à Séréna ! )
Ici aussi on continue de se baigner et même les bordelais se trempent encore dans l'océan tellement il fait encore beau,alors même pas jalouse...(ouais...enfin si en fait !)
Je lis régulièrement vos posts à Raymonde qui rigole, essuie sa larme, s'étonne, s'inquiète bref est à fond avec vous. Et vous embrasse très fort.
Moi aussi je vous embrasse très fort.
trop stylé, moi aussi je veux vivre dans une maison sur pilotis de polystyrène
RépondreSupprimerSuperbes vos textes et photos, on se projette bien dans votre voyage! Heureusement qu'il y a l'anthropologue appliquée..!
RépondreSupprimerDes bises quid! Louise
Très beau carnet de bord ! Mention spéciale pour les photos de Séréna sur un scooter et ce superbe rose qui transcende l'objectif...
RépondreSupprimerGrosse Bise, Marion