Mais ce n’est pas tout. Si nos amis Paul et Maud ont décidé
de dormir là, nous préférons rejoindre l’île Don Daeng qui se trouve en face,
pour pouvoir y passer la journée du lendemain.
La chaleur est étouffante. Violente. Terrassante.
Comprendre l’endroit où trouver l’embarcadère est bien
compliqué. Tout le monde nous fait des signes en direction du Mékong. Oui, il
faut passer par l’eau, ça on avait bien compris. En voyant une office du
tourisme, on se sent sauvés.
Là-dedans, c’est une ambiance planante. Cinq personnes dont
seulement une qui répond à nos questions avec une voix traînante. C’est comme
si on s’adressait à une équipe dans un fumoir de cannabis, voire d’opium. En
ressortant, on se sent bien étrange. Mais bon c’est quand même eux qui nous ont
organisé notre aller-retour en bateau. Nous pensions : « Pourvu
qu’ils ne nous oublient pas pour le retour ! ».
A l’heure tant attendue pour traverser, personne n’est là et on comprend bien qu’il y a quelque chose qui cloche : ils n’ont pas encore trouvé quelqu’un pour nous conduire, certainement. C’est ça oui. Au final, on monte sur une pirogue à l’équilibre précaire avec nos sacs à dos et on se fait débarquer au milieu de la plage avec un rendez-vous au même endroit le lendemain pour le retour. Une femme de l’office du tourisme qui était montée avec nous conseille : « Allez trouver quelqu’un et vous demandez-lui la homestay, il vous indiquera ». Il faut déjà franchir ce banc de sable par cette chaleur lourde avec des grands sacs et ne pas mourir. Puis choisir une direction car il y a des maisons dans deux directions opposées. On opte pour l’endroit qui nous semble le moins loin et on entre dans le village en passant par le jardin de maisons. Un homme nous demande d’attendre et il va chercher quelqu’un sur son scooter. Une femme arrive, il fait l’intermédiaire en anglais pour convenir du prix et du nombre de repas qu’on prendra chez elle puis on la suit dans le village. On a compris assez rapidement que nous ne sommes pas allés dans la seule homestay de l’île mais plutôt chez l’habitant qui s’improvise homestay. L’expérience fut plutôt réussit !
En arrivant, elle nous prépare des chambres dans sa maison
sur pilotis avec des matelas pliables très souvent utilisés au Laos et de
belles moustiquaires. On se sent au cœur du pays à présent. La nuit tombant sur
la plage donne des couleurs extraordinaires sur l’eau et les monts alentours.
Différentes teintes de bleus mais également du rose et du orange.
Le repas du soir est servi au sol sur une natte. Mais, nous
avons mangés que tous les trois… La
femme qui nous sert n’est pas la propriétaire qui nous a accueillis auparavent.
Elle reste avec nous pendant qu’on mange et nous propose de nous resservir constamment
(toute la communication passe par les gestes). Nous nous sommes sentis un peu
embarrassés car sa position n’était pas très claire, elle semblait être au service
de la famille... Elle mangea ensuite ce qu’il restait de notre repas…
Nous nous sommes sentis un peu bête quand on a demandé où
jeter l’eau avec laquelle on se lave les dents : le débat oscillait entre
dans les toilettes et par terre (la salle de bain se trouve être des toilettes
avec différentes cuves d’eau à l’extérieur de la maison). La dernière option
remporta. On se dit que nous les « falang », nous sommes assez
stupides quand il s’agit de se laver avec une cuvette, on se pose 1001
questions…

Sur le sol en terre devant la salle-de-bain, se trouve un feu
sur lequel cuit de larges bâtons de bambous fourrés avec… avec quoi ? Du
riz gluant pardi ! Une des jeunes filles de la maison nous a montré de
quoi il retournait en s’emparant d’une machette et ouvrant le bambou en le
découpant en fines lamelles. Elle nous fit gouter le riz. Une tout autre
saveur. La cuisson dans le bambou sur le feu donne un goût différent que la
cuisson classique !
Et puis, nous nous sommes couchés très très tôt. Tout le
monde était couché.
Au matin, Youri et Julia partirent seuls pour la visite de l’île.
Au menu de cette visite, des rizières sans riz, des plages quasi paradisiaques donnant sur le Mékong, des buffles (bien sûr !), des huttes en bois, des villages, des enfants (bien sûr !), et autres chiens, chats, poussins, canards, cochons !
Sur cette île, nous étions prévenu, il n’y a pas grand-chose
à faire. Il n’y a qu’à admirer le paysage, profiter de la ballade et surtout
profiter du temps qui passe.
Julia et Youri ont donc profité de cette matinée
ensoleillée, comme presque toutes les matinées depuis le début du Laos, pour
explorer la partie Nord et Est de l’île de Don Daeng. Par un petit chemin de
terre longeant les rizières, ils sont partis, par ce même petit chemin de terre
longeant les rizières, ils sont revenus ! Le plan était d’essayer de
trouver un chemin coupant l’île pour faire une boucle, mais comme bien souvent
ici, les plans ne se déroulent pas comme prévus … Les quelques deux-trois heures
de ballades ont cependant permis d’admirer les plages Mékongesques de cette île
où des buffles, des vaches, des hommes ou tous autres animaux viennent se
rafraichir, voire se désaltérer (pas les hommes hein !).
Retour sur le continent vers 16h car quelqu’un est en effet venu nous chercher ! Youpi ! Douche pour tout le monde puis repas de noël ! Oui quand même ! Nous sommes le 24 décembre quoi !
Repas traditionnel : terrine d’oie, foie gras, huitres,
din… NON ! Ce sera curry massaman relativement bon, en tout cas pas
mauvais, pour tout le monde ! Nous mangeons avec nos compagnons Maud et
Paul.
Pour la petite soirée du réveillon, nous allons tous voir un film
intitulé « Chang », film réalisé entre 1924 et 1927 dans la
forêt laotienne, anciennement dans le royaume de Siam. Sans m’attarder sur ce
film, il est très intéressant ! Bien sûr, il est très intéressant si vous
voulez connaître le mode de vie et de fonctionnement des paysans laotiens dans
les années 1920 ! On retrouve aussi pleins de choses qu’on a observé
pendant notre voyage dans le pays et c’est amusant ! Surtout, le grand
intérêt de cette séance de cinéma est l’orchestre laotien qui joue en direct
pendant le film et fait les bruitages. Une très belle qualité musicale et des
instruments surprenants !
Pour la petite soirée du réveillon, nous allons tous voir un film
intitulé « Chang », film réalisé entre 1924 et 1927 dans la
forêt laotienne, anciennement dans le royaume de Siam. Sans m’attarder sur ce
film, il est très intéressant ! Bien sûr, il est très intéressant si vous
voulez connaître le mode de vie et de fonctionnement des paysans laotiens dans
les années 1920 ! On retrouve aussi pleins de choses qu’on a observé
pendant notre voyage dans le pays et c’est amusant ! Surtout, le grand
intérêt de cette séance de cinéma est l’orchestre laotien qui joue en direct
pendant le film et fait les bruitages. Une très belle qualité musicale et des
instruments surprenants !
Après ça, au lit ! Car le lendemain nous avons prévu de
visiter le célèbre site archéologique du Laos, le Wat Phou.
Pour cela, il fallait partir tôt, pour éviter la chaleur à
vélo et sur le site. Tôt, c’est autour de 7h.
Nous avons réussi à partir « pas trop tard ». La
route pour y aller permit de croiser de nombreux écoliers, de voir des moines
faire la quête du matin, de voir la vie du début de journée laotienne et c’est
très agréable. Au fur et à mesure, nous avons découvert des monts verdoyants se
dessinant dans l’horizon dont un très joli qui jaillissait dans le paysage. C’est
celui qui se situe au-dessus du temple, la montagne sacrée ! Celle où le « lingam »,
symbole phallique de Shiva, avait été identifié !
Le Wat Phou est donc un temple en ruine datant environ du 10ème
siècle époque du Royaume des Khmers, c’est donc vieux, très vieux !
Une première allée d’une centaine de mètres est bordée de
lingam … De phallus … Et oui ! Enfaite c’est à l’origine un temple
hindouiste, et inutile de vous rappeler bien sûr que Shiva, principale Dieu
hindouiste est souvent représenté par son côté masculin, le phallus. C’est donc
à travers deux rangées d’innombrables phallus que nous avançons en direction
d’une série d’escalier pour atteindre la pagode principale en l’honneur de
bouddha cette fois.
Nous avons aussi pu observer une ancienne table de
sacrifices humains, sculptée en forme de crocodile, qui servait, dit-on, pour
le sacrifice de jeunes vierges. Nous avons également récolté de l’eau de la
source de la montagne sacrée.
Sur le chemin du retour, la chaîne du vélo de Julia déraille
une première fois, puis une seconde fois sous les fesses de Séréna, puis avec
l’aide généreuse de trois écoliers laotiens la chaine casse
définitivement ! Et même s’ils parviennent à la réparer à force de coup de
pierre, les 50 mètres suivants auront suffi à achever cette pauvre chaine de
vélo. Youri est resté pour faire du stop alors que Séréna et Julia sont repartis
à vélo. Finalement nous ne paieront pas de dommage, tant mieux !
Le soir nous sommes allée manger chez un couple de
Lao-Belges (tout existe !) mais Youri malade rentrera vomir son 4h !
Julia et Séréna auront donc profité d’un bon plat sur une terrasse au bord du
Mékong avec un verre de vin !
C’est à Champassak que la route de Séréna et Youri et celle
de Maman Julia se sont séparées : direction les 4000 îles pour les uns et
retour à Paksé puis Luang Prabang pour finir à Paris pour une autre. C’est avec
l’arrivée brutale du songthaew à 6h50 du matin devant la porte de la guest-house
que nous avons dû faire nos adieux…
Que vois-je ? un post sans aucun commentaires !
RépondreSupprimerIl ne sera pas dit que les choses en resteront là, j'interviens donc, bien qu'un peu à retardement.
Alors, superbes photos, comme bien souvent, et bon appétit au chien qui s'est occupé du rendu de Séréna. Le film Chang, je vais essayer de le voir.
Tonton Simon.