Nong Khiaw

Nong Khiaw, c’est un peu un village en construction. Du fait de son paysage et de son positionnement géographique, cette bourgade voit de plus en plus de visiteurs affluer.






Le paysage, d’abord, Nong Khiaw se trouve enclavé entre différentes montagnes, collines, collinettes et tout autre dégradé de relief lui procurant de ce fait des couleurs et des teintes de verts, dues à la végétation, très variées. Le village est aussi traversé par une rivière, la Nam Ou, qui serpente dans le relief. Vous pouvez donc imaginer que le paysage est magnifique.



Ensuite, son positionnement géographique est primordial pour les routards venant ou allant au Vietnam par voie terrestre.

Pour en revenir au début, c’est un village en construction. Cela ne nous étonnerait guère que d’ici 3-4 ans, tous les bâtiments aujourd’hui en construction abritent plusieurs centaines de touristes avides de randonnée, de nature ou, dans le pire des cas, cette nouvelle petite ville touristique subira le même sort que sa sœur Vang Vieng, assaillie par les fêtards.

La région de Nong Khiaw est aussi connue car c’est l’un des endroits ayant subi le plus de bombardements de tout le Laos durant la guerre du Vietnam. C’est dire … Ceci car la frontière Vietnamienne ne se trouve pas très loin et que les soldats vietnamiens se cachaient dans les grottes et les montagnes laotiennes. Ceci explique cela, il est fréquent de trouver missiles, casques, grenades, mines, toute sortes d’instruments de guerre dans la ville avec tous la même inscription, le même sigle, trois lettres …




















Cela nous rappelle que cela fut brutal, unilatéral, oublié. Oublié car des parcelles entières du Laos sont encore impénétrables de par la quantité phénoménale d’explosifs … non explosés. Ce qui entraine les conseils suivants : « ne vous écartez pas du chemin car il peut encore y avoir des bombes non-explosées »… Ca donne une idée du désastre…


Mais il n’y a pas que ça. Nong Khiaw fut notre coup de cœur. Comme un cri du cœur ! Un paysage à couper le souffle comme le disent les guides de voyages. Nous nous sommes sentis bien au point de ne plus pouvoir partir. Généralement, les touristes se rendent dans cette ville pour prendre un bateau et rejoindre un autre village accessible uniquement par voie fluviale. Mais nous n’avions ni le temps, ni l’envie car courir, courir toujours pour tout voir ne nous convient pas !

Voici pour la description !

Le premier jour, donc, dans cette belle bourgade, nous avons décidé de partir dans une direction inconnue après avoir eu le ventre plein. Sur le chemin, nous avons croisé un touriste chevelu-torse-nu nous indiquant un village où personne ne parle l’anglais (surprenant…). Ne voulant pas se faire surprendre par la nuit, nous avons rebroussé chemin en remettant la ballade au lendemain ! Nous avons admiré la tombée de la nuit sur les roches extraordinaires qui encerclent la ville. La nuit est si froide…


Le deuxième jour, nous nous réveillons sous la brume. Cela donne des airs de mystère au paysage et la température basse nous rappelle les belles journées en montagne. Nous partons vers le village à nouveau. La brume se lève et laisse découvrir d’autres monts rocheux couverts de verdure. La route longe la rivière Nam Ou, c’est très beau. Des roches blanches parsemées, des bancs de sables, des îlots de plantes, des pirogues. A l’arrivée à l’entrée du village, une femme nous fait signe de la direction à prendre pour entrer dedans. La majorité des maisons sont construites en bambou et en bois, sur pilotis comme dans de nombreux endroits au Laos, excepté les nouvelles constructions. Bien sûr, les poules, les chiens, les chats sont présents. On rencontre les habitants à coup de « sabaidii » (bonjour en laotien), certains se retrouvent autour d’un feu. 


A la fin du village, comme bien souvent, se trouve l’école, un long bâtiment. Des enfants sur le chemin nous disent des mots qu’on ne comprend pas…C’est dans ces moments-là qu’on pense qu’ils pourraient bien nous insulter qu’on ne s’en rendrait jamais compte…. Ils jouent avec un lance-pierre. Sur le chemin du retour, on rencontre diverses personnes dont une femme qui remonte une côte, un panier dans son dos qui a l’air bien lourd…Puis elle escalade une sorte d’échelle-barrière faite avec des troncs d’arbres pour entrer dans ce qu’on pense être un champ. L’après-midi nous avons décidé de monter au point de vue qui domine la petite ville de Nong Khiaw sur l’une roches environnantes… Quelle montée ! 1h30 de grimpe, avec parfois des cordes pour se tenir sur les côtés au cas où… Des sortes de plus ou moins marches dessinées dans la terre pour faciliter la montée. Le soleil n’étant pas à son zénith, Séréna et Julia ont bien cru ne pas y venir à bout avant le coucher du soleil ! Et la descente dans la nuit n’attirait pas par ses charmes… Mais oui ! Nous avons réussi alors que Youri mourrait de soif en attendant là-haut, seul, dominant la vallée tel un Roi des montagnes. Nous avons découvert la charmante rivière sillonnant à travers les vallées encadrées par les monts rocheux à partir du dessus. A ce stade, nous n’avons plus de mots pour décrire. Force est de trouver des synonymes pour ne pas être redondant pourtant…c’est beau. Oui, c’est très beau. Il n’y a que ça à dire.
Et nous sommes redescendus avant la nuit !


Le troisième jour, nous avons décidé de nous rendre à une petite cascade à pied pour profiter des alentours. C’était vraiment un bébé cascade mais une très jolie balade passant par un ou deux villages, longeant une rivière, des champs, une usine pour faire des palettes en bois, quelques chantiers. Une femme remonte du bois en s’aidant d’une grande tige pour mettre les rameaux de chaque côté. Décidément, c’est lourd, c’est très lourd ce qu’ils-elles portent. Dans un des villages, nous avons rencontré un laotien parlant bien le français qui nous a montré sa maison et son étang où il élève des poissons. L’endroit se situe en dessous de l’école donc les enfants viennent jouer durant la récréation. Il explique qu’ils aident sa femme à faire les nouilles. Il parle aussi de l’ouverture du Laos ces dernières années, de l’anglais qui s’apprend de plus en plus, des écoles qui sont récentes à la campagne (avant il fallait aller en ville), des bombes qui pleuvaient à une époque si proche et de certains programmes de déminage. Le bébé cascade n’est pas bien impressionnant mais permet de s’assoir pour faire une pause et voir des femmes traverser la rivière habillées, relevant simplement leur jupe, puis disparaître. Allaient-elles vers l’autre rive ? Certainement. Un champ ? Un village ? La rivière serait-elle une voie de passage ? Une autre ramasse des choses dans l’eau. Surement des plantes… Nous avons aussi rendu visite au temple de la ville. Un homme passait machette à la main pour se rendre dans la forêt. La vie quotidienne.
Le quatrième et dernier jour, celui où nous prendrons le bus pour faire le plus long trajet du voyage au Laos, nous partons pour une visite de la ville un peu plus approfondie. Et oui, on fait les choses à l’envers ! Les maisons en construction ne sont pas que pour les touristes, c’est vraiment pour eux et il y a des chantiers dans tous les sens. On croise même un bâtiment du Rotary Club, c’est dire… Pourtant, à deux pas de là se trouvent des huttes, des poules et des chiens. Le mélange est parfois si incongru ! 



C’est la vraie vie de village, avec les échoppes, les gargotes, les dames qui vendent deux-trois légumes, ou des brochettes grillées. Il y a des brochettes partout au Laos. Le barbecue dans la rue est si commun. Après avoir commandé trois sandwichs, bien à l’avance car ici tout est plus lent comme nous l’avons déjà dit, nous nous engouffrons dans un pick-up qui nous conduit à la station de bus pour le début du grand voyage jusqu’à Thakek.


Ajoutons qu’à ce stade du voyage, nous avons compris que pour manger, il faut vraiment prendre son temps. La cuisine est faite sur le moment et certainement plat par plat. Conclusion, au Laos, il ne faut pas être pressé ! Et puis, souvent les gens sont un peu à l’ouest, en particulier les jeunes serveurs, ce qui conduit à de nombreux qui pro quo et bien souvent à de bonnes parties de rigolades. Julia est tombée en amour pour un restaurant non loin de la guest-house. Il s’appelle « Alex » et possède quelques tables sur une partie surélevée avec des coussins ainsi qu’une table basse (on peut voir cela dans de nombreux endroits au Laos). Les serveuses nous donnent des couvertures le soir (petit rappel : il fait très froid le soir !!!). Julia prend son café le matin chez « Alex », les chats se battent souvent, l’un d’eux essaie toujours de voler dans notre assiette quand nous y mangeons mais c’est de bonne guerre car un soir, il est venu se pelotonner entre les deux filles, sous la couverture pour dormir. Avant le départ, la patronne nous a dit « au revoir » dans une grande embrassade !



1 commentaire:

  1. Nous reprenons notre respiration après ces derniers jours en apnée notre souffle suspendu à la suite de vos aventures laotiennes ...Quelle magnifique paysage, que l'on a du mal à s'imaginer ruiné par des années d'une guerre meurtrière insidieuse et sans nom.
    Nous avons évidemment pensé à vous ces jours, et trinqué avec un bon verre de Gigondas en vous souhaitant de belles fêtes ensoleillées et chaleureuses.
    Raymonde a été toute émotionnée de vous avoir par skype à refaire !
    Je vous embrasse tout plein.

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