Thakhek


« Le charme désuet » de Takhek. Les descriptions du « Routard » peuvent être trompeuses, ça on s’y est habitué. Mais devant la description de cette ville, on pouvait s’attendre à beaucoup de choses, mais pas à ça.

Revenons d’abord un peu en arrière.


Le départ de Nong Khiaw se fait donc de nuit (enfin à 17h), direction Vientiane, la capitale, qui ne nous servira que d’étape pour le Sud. Nous avons donc passé 15 heures à bord de notre bus mi-VIP mi-local. C’est-à-dire : sièges plutôt confortable mais sacs de riz dans l’allée ; pas de lumière néon dans la tête à 2 heures du matin mais arrêts très fréquents pour prendre quelqu’un, en faire sortir un autre, livrer un colis, en prendre un autre … ; pas de musique laotienne en continu, très fort, mais des tabourets à glisser entre les sacs de riz pour que untel ou untel puisse s’ajouter. En arrivant le matin, nous souhaitons nous rendre directement de la station de bus Nord où nous sommes à celle du Sud pour prendre un bus pour Thakhek. Négociation avec le tuk-tuk dès le réveil, c’est pas toujours évident. Mais il y a bien une dizaine de km entre les deux et pas de bus. C’est là que la « mafia » des tuk-tuk fait le plus d’affaires bien sûr ! Et, nous voilà reparti dans un nouveau bus pour environ six heures cette fois-ci ! Celui-ci est local, bien moins pleins même s’il y a tout de même des cartons qui tapissent le sol et, et, et…pourvu d’une télé qui passe des clips thaïlandais non-stop (à part une pause pour un film du même acabit) ! On peut le dire maintenant, quasiment toutes leurs chansons ont le même rythme, la même trame et parlent à peu près de la même chose à en voir les clips. Pour Youri ça s’apparente à une torture, même si en vrai de vrai il y a bien pire comme torture… Mais nous avons survécu et nous sommes arrivés dans la ville de la désuétude.

Pour chercher une guest-house, c’est déjà bien coton (pour ne pas utiliser de termes plus vulgaires). Les rues sont très grandes et peuvent paraitre un peu vides parfois. La première impression n’est pas la meilleure car passer du village au cœur des montagnes à la ville ça fait un choc. Mais au final, on a compris pour l’histoire du « charme désuet ». Cette ville se situe à nouveau au bord du Mékong (décidément il nous poursuit celui-là) et en face de la Thaïlande ! Maintenant nous nous demandons vraiment combien il y a de temples au km2 dans ce pays… Ils sont si nombreux sur l’autre rive ! La ville de Thakhek comporte des demeures coloniales à l’aspect abandonné, genre murs décrépits. Une place centrale avec une fontaine, franchement pas très belle, éteinte. Et des gargotes proposant des brochettes et des chaises en plastiques au bord du fleuve. Dans un restaurant du bord du fleuve, nous avons rencontré une bande d’homme déchainés sur du karaoké nous invitant à boire de la bière cul-sec. Leur table était sens dessus dessous et certains d’entre eux également. Tout ça à 21h bien entendu. Ce n’est qu’en les quittant que nous avons enfin compris qu’ils faisaient partis du gouvernement !


Pour notre seule journée, on se décide à louer des vélos pour explorer un tout petit peu les environs avant de profiter à nouveau des charmes du bus de nuit pour aller plus au Sud. Nous partons avec des vélos de ville (on ne pourra pas faire les fous) vers un endroit où il y a une petite grotte, Tan Xan, pas vraiment dans l’intention de la visiter mais plutôt de profiter du paysage alentour. Au début, il s’agit de passer par une grande route qui est aussi emprunté par de nombreux poids-lourds allant ou provenant du Vietnam, ce qui n’est pas très agréable. Mais ça permet quand même de voir la vie autour de Thakhek, les marchandes de fruits au bord de la route qui proposent un millions de pastèques par exemple. Puis, on rejoint une plus petite route, avec presque personne, où la terre est très rouge et les montagnes se dessinent à l’horizon. Toujours un peu comme une rangée de dents, mais une dentition plus serrée que celle du Vietnam.



 Pour se rendre à cette grotte, il faut passer par un village et c’est ce qui nous a beaucoup plus. Le village de Ban Than. En fait, nous adorons les villages. Un temple avec un moine qui a envie de nous poser quelques questions, des enfants qui s’approchent de nous et veulent presque nous accompagner, des métiers à tisser, un pont pour traverser une sorte de rivière à moitié asséchée, des plantations de « on ne sait quoi », des chemins mi-terre mi-sable. A vélo, on s’enfonce sur une route qui semble aller vers les roches puis on rebrousse chemin quand elle semble retourner vers la grande route. En traversant le village, tout le monde nous dit bonjour, y compris les femmes qui se lavent avec leur sarong (le pagne local) aux robinets extérieur. On remarque que l’accueil n’est pas le même partout : parfois, les gens paraissent contents de nous voir, parfois ils paraissent ennuyés voire réticents. Mais les passages dans les villages sont toujours aussi exaltants.



Après cette balade, nous avons planifié d’aller voir un temple réputé au bord du Mékong un peu plus au Sud de la ville. Nous nous sommes perdus… Youri a dû abandonner le navire pour cause de douleurs aux jambes. Le repos du guerrier. Julia et Séréna se sont obstinées après avoir trouvé (enfin !) un panneau indiquant la bonne direction ! C’est l’intérieur du temple qui a le plus retenu notre attention. Une sorte de lit d'enfant à baldaquin contenait tout un tas d’offrandes amusantes : cocottes minutes, récipients pour l’eau des toilettes, gâteaux ou autre. Surtout des objets du quotidien et reposant en montagne dans un lieu sacré c’est toujours déroutant ! Le temple est donc au bord de l’eau ce qui est très joli. Nous rentrons en hâte vers la ville (maintenant que nous connaissons le bon chemin) pour ne pas manquer le coucher du soleil au bord de la rivière. Youri attendait tranquillement et les couleurs rosées se sont montrées sans se faire attendre.





Profitant des vélos, nous avons récupérés nos sacs de voyage à la guest-house pour aller manger dans un restaurant et patienter avant le bus. Nous nous sommes perdus, à nouveau, pour aller à la station de bus dans la nuit noire, et à ce moment-là la « mafia » des tuk-tuk semblait manquer au rendez-vous. Heureusement l’un d’entre eux nous repéra lors d’une de ses courses et vint nous sauver la mise pour quelques billets…


Nous voilà repartis vers Paksé dans un bus de nuit local après avoir posé de multiples questions au chauffeur, en particulier Séréna avait très peur qu’il mette la musique à fond toute la nuit ! Après plusieurs réponses satisfaisantes, nous nous sommes jetés dedans. Cette fois-ci, pas de sacs de riz ni cartons mais des matelas ! Décidément tout entre dans ces bus, tout est transportable ! Pas de lumière, ni de musique pour la nuit et même deux sièges pour chacun, c’était presque un bus de luxe !

2 commentaires:

  1. http://ateosyrepublicanosnoticias.blogspot.fr/2014/12/felix-solsticio-de-invierno.html

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  2. Hé ben c'est la fête ! Deux posts pour le prix d'un ! et toujours de belles photos, en voila enfin une des pauvres vaches qui m'ont l'air de pas avoir grand chose à brouter par là bas...
    Gros bisous de nous tous.
    ps: la carte pour Raymonde est arrivée ! timbre du 30 novembre pas si long que ça finalement !

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