Kampot

La route continue dans les rizières qui emplissent le Cambodge. La ville de Kampot située au bord d’une rivière, nous a beaucoup plu pour son esthétique, son ambiance et son mélange touriste-local qui se fond tranquillement.

Anciennement très investie par les colons français, la ville de Kampot donne à voir de très jolies demeures de style colonial. Elle est quadrillée de petites rues et de grandes avenues (encore une fois typique à l’architecture que nos ancêtres semblaient apprécier).






Le marché, très cambodgien cette fois-ci, offre l’opportunité de découvrir des mets alléchants tel qu’une sorte de « bo bun » local qu’on peut manger avec de super bons rouleaux de printemps ou une crêpe remplie de germe de soja ou des gâteaux aux œufs (c’est comme cela qu’ils les appellent, ça ressemble au gâteau au yaourt) que nous mangeons tous les jours.


Le principal intérêt de la ville (mis à part le « lac secret » que vous découvrirez plus tard), pour nous en tout cas, reste la ville elle-même. Il y fait bon vivre. La proximité de la rivière et de la mer apporte de l’air, presque frai ; les quais de rivière offrent une belle balade, qui va jusqu’à un village de pécheurs Cham. L’ethnie des Cham, présente en Asie du Sud-Est, est très majoritairement de confession musulmane ; les femmes portent le foulard et certains hommes une sorte de fez (taper fez chapeau sur google image). C’est surprenant au premier abord ! Si l’on remonte les quais dans l’autre sens, celui-ci continu sur une route qui monte dans le parc national Preah Monivong.









Le « lac secret », justement (qui n’a rien de secret …), se trouve à une quinzaine de kilomètre du centre-ville, et nous avons donc décidé de nous y rendre (en moto !) ne sachant pas trop à quoi nous attendre, et nous n’avons pas été déçus ! Il s’agit d’un énorme lac, très sauvage, qui se situe en hauteur par rapport à la ville et donne des impressions vraiment étranges de lac alpin ... sans le froid qui va avec en une tel période de l’année ! 



Se baladant en moto autour du lac, nous avons découvert des plantations de jacquiers (fruit très courant et apprécié ici) mais aussi d’autres arbres fruitiers. Les alentours de Kampot sont reconnus pour leur abondance en durian (également fruit typique de l’Asie du Sud-Est, très apprécié localement mais qui souvent dégoûte les occidentaux en raison de sa forte odeur !).


Fruit du jacquier

En poussant un petit peu sur les alentours du lac, nous sommes tombés un peu par hasard sur une plantation de poivre, dont la région est parsemée. Il est vrai que la région de Kampot est connue (et à juste titre) pour la qualité du poivre qui y pousse. Pourtant, contrairement à ce que nous pensions, la ville de Kampot n’est pas le point de départ idéal pour découvrir les nombreuses plantations de poivre. En effet, l’appellation « poivre de Kampot » n’est pas due au lien avec la ville mais avec la province du même nom ! 


Ainsi, il est préférable de se rendre dans la ville de Kep pour aller visiter un grand nombre de plantation. Même si, bien sûr, certaines plantations se situent autour de la ville de Kampot et même un peu plus loin vers l’ouest. Toutefois, une entreprise montée par un français (ils sont partout) et qui a pour objectif de favoriser la vente du poivre à l’étranger, nommée « Farm link », s’est implantée dans la ville de Kampot. Nous avons pu la visiter et goûter les différents poivres qui sont exquis ! Les ouvrières trient les différents grains ; les plus beaux sont destinés à l’exportation alors que les autres sont utilisés au Cambodge !


C'est ainsi que pousse le poivre !



CHARCUTERIE !!
Au bord d’une rivière, la petite ville de Kampot est maintenant prisée par les expatriés qui y ont trouvé un endroit reposant, agréable pour ouvrir un petit restaurant, une guest-house, un bar et couler des jours tranquilles. Pour le 19 janvier (date anniversaire de l’individu suspect) nous sommes allés chez l’un de ceux-là : un restaurant italien qui nous tentait depuis notre arrivée. Et ce soir-là, nous avons craqué. Vraiment craqué ! Charcuterie, fromage, pizza, pate carbonara, vin et tiramisu bien sûr ! Cela faisait longtemps que nous n’avions pas mangé autant et cela faisait longtemps que nous n’avions pas goûté aux saveurs si raffinées de notre bon vieux continent ! 




Il faut savoir qu’ici, avant d’être français, nous sommes des occidentaux, de par la nourriture et de par la culture. Même si effectivement, la cuisine danoise et la cuisine espagnole, par exemple, n’ont pas forcément de gros points communs, lorsque l’on mange une pizza ou un « fish and chips », on a vraiment l’impression de manger NOTRE nourriture. Etrange impression, mais bien réelle, qu’est celle de se reconnaître presque complice d’américains, d’écossais, d’australiens, de danois ou d’espagnols dès le premier contact, comme si nous étions une seule et même entité. Bref nous nous égarons !




A quelques km de la ville se trouvent des marais salants où l’on peut voir les paludiers (il a fallu internet pour trouver un nom à ce métier … On ne se moque pas !) récolter le sel en plein soleil avec des outils spécifiques pour tasser le sel, puis le récupérer dans des paniers en osier. Il y a de grand tas de sel sur le côté formant de petites dunes blanches.


Les outils spécifiques



A savoir, nous avons employé beaucoup de moment à laisser le temps filer, couler, se diluer… Le voyage fatigue. Eh oui, mesdames et messieurs, le voyage nous fatigue. Sans se plaindre pour un sou, il est important de noter que l’absence de routine ou de quotidien laisse parfois sans repères. Le changement régulier de chambre, de lieu, la recherche de nourriture, des activités liées à la situation géographique sont des aspects du voyage que nous ne mentionnons pas mais qui occupent une grande partie de notre temps. Certes, nous passons de plus en plus de temps dans les différents endroits visités mais ça n’est pas assez.




De plus, les rencontres multiples dont nous ne parlons pas toujours sont enrichissantes et nous apprennent beaucoup sur le monde, les relations humaines, les rapports interculturels…etc. La très forte présence d’expatriés au Cambodge et nos discussions avec certains donnent à réfléchir. Nous sommes parfois enjouées et agréablement surpris mais également surpris dans le mauvais sens voire indignés. Une rencontre avec un nouvel expatrié français a arrêté l’attention de Séréna qui, nous devons l’avouer, reste un peu bloquée sur les propos entendus.


Dans une discussion sur la vie locale au Cambodge − nous expliquions que nous aimons les endroits où l’on peut accéder à la vie des cambodgiens comme manger dans les marchés, les gargotes ou voir les gens vivre tout simplement et nous nous sentons étouffés lorsque tout est adressé aux touristes : les restaurants, les magasins… − celui-ci nous a répondu que les cambodgiens n’avaient pas vraiment de culture à cause de la guerre et que n’importe quel endroit où on se rend au Cambodge on finit toujours par manger des pâtes et des pizzas. Par conséquent, nous pensons que nous n’avons pas visité le même pays… ET… COMMENT PEUT-ON AFFIRMER QU’UN PEUPLE, UN INDIVIDU OU UN PAYS N’A PAS VRAIMENT DE CULTURE ??










Donc là, indignation de l’ethnologue. Le débat aura lieu sur d’autres ondes.



Notre départ pour ... Koh Kong !

3 commentaires:

  1. Argghh ! pas de culture khmere ? mais quel est l'abruti de crétin qui ose proférer une pareille connerie ?
    Et la danse des apsaras, et la musique traditionnelle et l'art des pagodes et le cinéma de Rithy Panh et le théâtre d'ombre et l'hospitalité et la gentillesse des cambodgiens, et les dix siècles d'histoire quand nous en étions qu'au moyen age et que les khmers érigeaient les majestueux temples d'Angkor ( Angkor quoi !).
    Pfffft même pas un regard à ce pauvre ga's, on aurait presque de la peine pour lui.
    Continuez à nous faire découvrir la culture des khmers et d'ailleurs ( en parlant culture la photo en camaieu de vert des champs près de Kampot est superbe ! )
    Bisous à tous les deux !
    Et comme disait Audiard les cons ça osent tout c'est même à ça qu'on les reconnait !

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  2. Haha Se je t'imagine trop bloquer là dessus !

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  3. La joie de discuter avec des Français racistes au bout du monde...

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