Chiang Dao

Champs de fraises traitées avec de l'aérosol...
Descendus du bus de nuit arrivé à Chiang Mai à 5h55, nous n’avons qu’un seul objectif : rejoindre la gare de Puak Chang pour prendre un bus en direction de Chiang Dao. Nous savions que les bus touristiques ont pour habitude de s’arrêter n’importe où et de préparer des tuk-tuk pour nous acheminer vers le centre de la ville. Nous savions aussi qu’ils en profitent pour fixer leur propre prix. Le prix proposé était même plus cher que la dernière fois que nous sommes venus, c’est-à-dire il y a trois mois. Nous étions ainsi préparés psychologiquement à trouver notre propre moyen de transport en se rendant sur la route. Sauf qu’à l’heure où nous sommes arrivés, peu de tuk-tuk se baladent sur ce type de grande route. Heureusement, après quelques 10 minutes de marche dans la nuit noire au bord de la plus ou moins autoroute, un songthaew est apparu ! Le prix était de moitié de celui proposé par les tuk-tuk affrétés pour les touristes.



Toujours dans la nuit, nous montons dans le bus destiné à Chiang Dao. Après 1h30 de route, le bus nous dépose dans la ville de Chiang Dao à côté d’un super marché. L’endroit à l’air tranquille et dès notre arrivée, on s’y sent bien.



Marché du mardi matin à Chiang Dao
Nous sommes venus à Chiang Dao pour faire du volontariat chez une mère et sa fille de 26 ans. Elles font de la cuisine thaïe pour vendre sur les marchés, à l’hôpital de la ville et à certains particuliers. Elles font également guest-house avec deux chambres. L’idée est de participer à la cuisine et d’aider à recevoir les « guests » en échange du logement et de la nourriture.











A notre arrivée dans la ville, nous appelons donc nos futurs hôtes afin de les rejoindre. Mais puisqu’elles sont au marché du dimanche matin qui se situe dans une autre ville, elles nous proposent d’attendre un ami à elles qui sera dans un songthaew jaune qui viendra nous chercher. Au bout de 20-30 minutes, un nouveau numéro appelle notre téléphone. C’est leur ami qui nous demande où nous sommes. Il se trouve que nous n’avons pas été déposés à la station de bus. Après lui avoir expliqué, il s’excuse de ne pas très bien parler anglais et nous précise que la voiture ne sera pas jaune. D’accord. Il rappelle, nous pensons alors que c’est lui qui se trouve dans le songthaew gris qui s’est arrêté pas très loin de nous. Séréna fait signe à la fenêtre du conducteur, mais Youri lui dit en même temps que ça n’est pas lui. En effet, ce n’est pas le même qui parle au téléphone. Nous nous éloignons mais l’homme nous fais signe de revenir, il tend sont téléphone. C’est le fameux ami au téléphone ! Nous comprenons qu’il a ainsi envoyé quelqu’un pour venir nous chercher !

Maison de Chiang Dao

Mais l’aventure de l’arrivée ne s’arrête pas là ! L’homme nous dépose devant une grande guest-house mais nous avons un doute… Il rappelle le fameux ami et nous fais signe de remonter dans la voiture. Il s’arrête à la maison d’après. Cela nous semble plus probable mais après avoir rappelé l’ami, il nous fait signe d’aller voir la maison d’après. Il nous fait comprendre que c’est celle-là. Pourtant, nous avons de GROS GROS doutes. C’est une très grande maison dont on voit que la construction n’est pas finie. La maison a vraiment un style très européen, catalogue style « Marie-Claire Maison ». Des baies vitrées donnent sur un  très beau paysage. Nous rappelons nos hôtesses qui nous confirment que ça n’est pas la bonne maison, que la leur est beaucoup plus petite et… rose. C’était donc celle d’avant !




Très étranges sculptures dans un temple
Le portail n’est pas fermé et nous pouvons attendre dans un jardin très mignon qui possède tout ce qu’il faut pour se faire un café ! Nous disons alors « au-revoir » et « kopkunka » (merci en thai) au monsieur qui nous a accompagné.




Le début de notre mission de volontariat de 13 jours s’est très bien passé. Nous dormions tantôt dans une chambre prévue pour les « guests », tantôt dans une tente quand les réservations étaient pleines. Nous avons goûté à toutes sortes de mets thaïlandais délicieux : curry vert, pancakes à la noix de coco, raviolis aux cacahuètes, soupe au lait de coco, poulets pané frit, curry panang, nouilles sautées, riz frit et toutes sortes de choses au lait de coco et au piment !












Nous avons surtout appris à faire ces dits « raviolis » sucrés, ce qui n’est pas une mince affaire pour les débutants ! C’est délicieux et ça se mange avec de l’ail. On a été au grand marché de Chiang Dao avec nos hôtesses pour vendre différents délices. En parallèle, nous aidions à nettoyer les chambres de la guest-house pour recevoir des nouveaux « guests » et nous avons même fait les frites pour les enfants d’une famille bulgare. Des français qui font des « french fries », le comble ! Nous avons rencontré des lithuaniens, des bulgares, des français, des russes, un irlandais et une anglaise.

Les raviolis sucrés


Mais, à côté de ça se préparait un festival connu à Chiang Dao, « Shambala in your heart », surtout connu des japonais. Il se trouve que la mère et la fille tiennent un stand de nourriture de ce festival de musique. Au départ, l’idée était de les aider au festival : orner la déco du stand et vendre la nourriture avec elles. On s’est rendu sur les lieux, un décor idyllique : ruisseau, herbe verte, bambous, arbres fruitiers et montagne en toile de fond. Avant les débuts, un nombre important d’hippies japonais avaient déjà investis les lieux. Pleins de « groupes pipi », ça alors ! Ça nous a bien fait rire ! Finalement, il s’est avéré que pour vendre sur le stand, il fallait acheter sa place et pour les étrangers, bien sûr, c’est plus cher que pour les thaïs. Ainsi, les deux hôtesses nous ont expliqué que cela faisait trop cher pour les accompagner et que le mieux était de les aider la journée à préparer la cuisine. Tout a basculé. Elles sont devenues hyper stressées et ne pouvait plus nous fournir tous les repas. Au début, nous avons beaucoup travaillé, autour de 7h parfois plus. Puis, il y eu de moins en moins à faire et de moins en moins d’attention envers nous.



Ainsi, nos relations ont commencées à être plus tendues. Elles n’étaient jamais là le soir mais stressé la journée donc plus vraiment de discussions. Nous nous sommes sentis transparents sauf pour les tâches à accomplir. Du coup, c’est devenu moins marrant. C’est à ce moment-là que les questions de la communication, de l’interculturel, et de la langue deviennent primordiales. La mère ne parlant pas un mot d’anglais, enfin plutôt 10 mots, nous donnait des ordres par l’intermédiaire de sa fille ou de façon très directe. Cela nous paraissait parfois désagréable. On ne pouvait bien sûr pas comprendre ce qu’elles se disaient entre elles et nous avions l’impression que la mère commandait et que la fille ajoutait les formes dans sa traduction. Nous avons eu l’impression que le fait de ne pas pouvoir nous parler directement a en quelques sortes conduit la mère à ne plus nous adresser un regard ou un sourire. C’est devenu pesant. En même temps, nous ne savions pas très bien comment nous y prendre pour dire qu’on sentait que ça n’allait pas trop. Nous supposons qu’il y eu des malentendus des deux côtés.

La région de Chiang Dao est très belle : des montagnes, de la verdure, du soleil, des fleurs, des maisons en bois et des arbres fruitiers, nombreux arbres à longan. Les gens sont agréables, la vie apparait paisible. La ville est petite mais charmante et les alentours réservent de nombreuses possibilités, à condition d’être motorisé !



Nous avons été aux sources chaudes les plus proches de la ville, il y a une partie privée et donc payante et une partie publique. Nous avons préféré essayer la partie publique. Des bacs d’eau d’un mètre de diamètre se succèdent à côté d’une très jolie rivière. L’eau est brulante. Les habitués bloquent parfois l’arrivée d’eau le temps de se laver puis remplissent les cuves pour se rincer et se détendre ! Certains vont et viennent entre la rivière qui est fraiche et l’eau brulante. Les femmes se baignent en sarong (le tissu porté par les femmes, on pourrait dire pagne), les hommes en short et les enfants jouent. Ils rentrent parfois nombreux dans les bacs d’eau. Nous avons brulé nos jambes dans le bac se situant au milieu car la température dépend aussi de la position des bacs les uns par rapport aux autres. Le paysage pour y aller est superbe.




Rivière proche des sources chaudes



Nous avons visité la célèbre grotte de Chiang Dao. Une partie se visite avec un guide et une lampe à pétrole en échange d’un supplément financier. Nous nous sommes lancés dans l’aventure. C’était assez exaltant de se balader dans la grotte dans la pénombre et de regarder les sculptures naturelles. Certains passages sont très étroits et Youri a cru ne pas pouvoir supporter la traversée de quelques « portes ». Bien sûr, les chauves-souris résident dans cette grande maisonnée. La partie éclairée contient pas mal de bouddha dont certains ont été sculptés dans la pierre. Les offrandes mise au pied du bouddha le plus éloigné nous ont paru incongrue, des jouets pour enfants ! Peut-être cela est-il lié à une légende que nous ne connaissons pas ?



Nous nous sommes rendus au temple « Tham pha plong » qui se dresse avec son stupa doré dans une forêt vierge. Le chemin pour y aller est parsemé par des proverbes bouddhistes qui occupent pas mal le temps de la montée. C’est à partir du bas que le temple est le plus beau car on peut admirer cette tache dorée dans le vert de la forêt. L’intérieur du temple est logé dans une sorte de caverne où un moine était venu se retirer pour méditer seul. Depuis sa mort, le temple est dédié à son culte.



Nous nous sommes jetés dans l’expérience de la visite du parc « Doi luang ». Ce parc surveillés par des gardes-forestiers réserve une vue incroyable sur les sommets montagneux et la nature. Des minorités ethniques vivent dans ces montagnes. Ce sont celles que nous avions déjà rencontré au grand marché de Chiang Dao. Leurs vêtements sont surprenants car on a dans l’imaginaire le cliché de minorités ethniques habillées avec des tissus qui paraissent artisanaux. Mais les vêtements de ces personnes semblaient plutôt taillés dans du synthétique. Mais nous nous égarons. 




La visite de ce parc était de l’ordre du sensationnel car la route est taillée dans des côtes si ardues que nous avions l’impression que le scooter pouvait lâcher à tout moment. Heureusement, Youri s’était habitué à conduire durant notre séjour de volontariat ce qui lui a permis un très bon maniement du scooter. C’était vertigineux. A tel point que le scooter n’a pas pu nous amener aussi loin que nous l’aurions souhaité ! Ça n’est pas grave puisque nous avons tout de même rencontré les vaches, quelques maisonnées, le ruisseau, les arbres, la fraicheur et nous avons eu de magnifiques points de vue sur les sommets !




Jardin de la maison des hôtesses

Nous avons rencontré un couple irlando-anglais ou anglo-irlandais (à votre convenance), « guests » de la guesthouse (lourdingue) qui ont partagé avec nous un super barbecue au feu de bois et charbon sur le sol du jardin. Un repas tout à fait non-asiatique, c’était exquis ! Nous avons même réussi à trouver des marshmallows à faire griller dont Youri a avalé plusieurs paquets à lui tout seul ! La femme du couple dégustait pour la première fois des marshmallows grillés, et comble de ça, en Thailande !
Les smoothies que nous avons bu dans la région nous ont tout simplement déçus mais le café alors ! Séréna a avalé un cappuccino glacé dont elle rêve encore ! Et, Youri a goûté une de leurs boissons faites de poudre aromatisée et de lait, un vrai délice ou une vraie horreur selon les goûts !









Pour en revenir à cette histoire de volontariat, après avoir expliqué notre incompréhension à nos hôtes, la mère nous a clairement dit que nous POUVIONS partir de lendemain. En fait, c’était plutôt que nous DEVIONS. Disons que nous l’avons vécu comme une injonction. Malheureusement, le climat de tension était trop monté, il aurait fallu briser la glace avant. Du coup, nous avons préparé nos sacs le matin, pris un café, et sommes repartis sur la route ! Nous devions partir le 13 pour Bangkok afin de rejoindre Coco (un ami de Youri pour les ignares) mais finalement par la force des choses, nous repartons pour Chiang Mai deux jours, puis Bangkok. Ah, Chiang Mai que de bons souvenirs, nous sommes en joie d’y retourner ! Serena trépigne !








Nous avons rejoint l’arrêt de bus en faisant du stop car nous avions remarqué que ça marchait bien sur cette route et avons attendus en compagnie de thailandais et … pleins d’hippies du festival ! Le bus était bondé mais les thailandais ont plus d’un tour dans leur sac car les banquettes sont étirables ce qui permet de se serrer à trois au lieu de deux !
Au final, malgré la fin un petit peu abrupte de notre expérience de volontariat, nous sommes très contents d’avoir pu rester une dizaine de jours dans une région vraiment magnifique. Nous repartons ainsi avec de bons souvenirs de Chiang Dao en tête, région que nous conseillons vivement d’explorer.




On avait oublié le chienchiousse ! "Sata" ("boule de caca" en Thaïlandais) de son prénom ! Trop mignonne !

J'espère que vous avez décelé l'humour transcendant contenu dans l'une des phrases précédentes.


4 commentaires:

  1. Haha. Vous êtes très beaux tous les 2 sur cette photo romantique avec les collines verdoyantes au loin. Quelle chance d'avoir rencontré des groupipi japonais !

    RépondreSupprimer
  2. Et une joyeuse St-Valentin je vous souhaite <3 !

    RépondreSupprimer
  3. J'ai beaucoup ri du récit de votre arrivée en terre inconnue...je m'imaginais trop bien la scène avec l'arrêt douteux devant les maisons de la rue ! En tout cas la maison de la photo est superbe, ça fait rêver.
    Oui la sculpture est très étrange et même carrément glauque, c'est une représentation de torture ?
    Il faisait si froid que ça que Youri est en gros pull et en bonnet sur le marché ?
    Gros bisous à tous les deux

    RépondreSupprimer
  4. C'est pas Marie, c'est Eva. Depuis Valence, ma dose d'évasion en vous lisant ! :) Vous êtes toujours les plus mignons de tous :) Effectivement Youri, quelle surprise de te voir en pull! J'imagine qu'il ne devait faire que 25 degrés, le choc. Quand à votre expérience de volontariat, c'est le risque majeur du volontariat que vous avez vécu là. Mais le principal demeure : vous savez faire des raviolis sucré à l'ail, et j'ai bien hâte que vous me fassiez goûter ça ! De très gros bisous.

    RépondreSupprimer