Les alentours d'Ha Giang

Ha Giang: prononciation "A zan' " plus ou moins...


« En route pour le nord ! », disions-nous. Une fois de plus nous avons préféré un chemin certes plus compliqué mais aussi beaucoup moins balisé et beaucoup moins touristique que la direction préférés de nos confrères qui se rendent en MASSE à Sapa. Nous avons donc opté pour Ha Giang qui nous avait été fortement recommandé par une amie d’une amie ayant vécue à Hanoi ! Une petite bourgade proche de la frontière chinoise, peu connue des touristes apparemment et qui offre des vallées, des cols, des plaines et surtout des rizières en terrasse toutes aussi belles que Sapa et des « minorités ethniques » (curiosité en vogue au Vietnam…).



Nous nous y rendons donc en bus de nuit et arrivons dans la susnommée Ha Giang à 4h30 … Du matin. C’est tôt pour trouver un hôtel mais c’est surtout tôt pour trouver son chemin ! Heureusement nous rencontrons une australienne et son téléphone magique qui nous indique la direction du centre-ville. L’heure prématurée nous a permis de voir le lever du jour mais également le lever de la vie au Vietnam ! Aux alentours de 5h du matin, les magasins ouvrent, les gens commencent la journée par des exercices ou des footings et des groupes d’écoliers qu’on distingue dans l’obscurité se rendent en classe. En bref : 4h30 du matin, dans les ténèbres rien ne bouge ; 5h du matin, des silhouettes s’agitent dans la pénombre.

Mais une fois de plus, 4h30 du matin, c’est tôt. Nous devons réveiller le garde de nuit d’un hôtel pour qu’il nous ouvre ses portes (après avoir visité une chambre dans un hôtel bien glauque : mégots de clopes et cendres sur le sol, etc …). C’est agréable de trouver un bon lit, surtout un lit non secouant contrairement au bus de nuit.



 On s’est décidé à prendre une moto pour la journée afin de visiter les alentours qui sont parait-ils splendides. Le mieux aurait été de prendre une moto sur plusieurs jours pour vagabonder tranquillement dans la région mais plusieurs limites s’opposaient à cette possibilité :

      1)     Avec nos sacs, si petits soient-ils pour une vie de plusieurs mois, ça faisait assez gros ;
    2)  Conséquence de cela : il aurait fallu prendre deux motos pour sûr mais pour une première expérience de conduite de moto pour Séréna, la montagne de cette façon - côtes raides, camions chargés de sable, conduite vietnamienne – ne paraissait pas être le meilleur commencement ;
      3) Le temps très incertain – brume, pluie – susceptible de nous freiner sévèrement…







La conséquence est qu’on n’est peut-être pas des aventuriers à 450% mais que, bon, on fait ce qu’on peut…

Ainsi, nous avons loué une moto à la journée pour déjà prendre la température de l’ambiance régionale. L’idée était de partir de la ville d’Ha Giang en direction d’une ville assez connue dans la région, Dong Van, en passant par la vallée de Quan ba car cette route est réputée pour être un bijou.










En sortant de la ville on découvre instantanément un paysage magnifique. Une rivière à l’eau claire tirant sur le bleu-vert borde la route. 


Au fur et à mesure, on découvre les rizières, souvent organisées en terrasses, mais attention en cette saison le riz à déjà été récolté et les collines ne sont donc pas totalement verdoyantes. Les maisons que nous apercevons sont construites en bois et pour la plupart sur pilotis, mais pas sur l’eau ! On croise des buffles et les rizières sont peuplées d’oiseaux blancs comme nous avions décrit dans les paysages des alentours de Tam Coc (des rizières également, car oui au Vietnam il y a pas mal de riz, surpris ??). 


Les routes grimpent, grimpent, grimpent et la hauteur nous permet d’entrevoir peu à peu la vallée qui est en effet « à couper le souffle » (expression souvent utilisée dans les guides de voyage)… Les terrasses de riz dessinent des lignes qui reflètent les courbes des collines, la saison d’après récolte donne l’occasion d’admirer différentes teintes de couleurs, du vert, du marrons, du rouge…toujours cette terre rouge.


Notre ascension croise des enfants, petits, petits, petits, qui se baladent en grands groupes. Certains restent postés au bord de la route penchés au-dessus des barrières. En effet, on croise des personnes issues des « minorités ethniques », ce terme ne nous plait pas vraiment mais c’est comme cela qu’il est utilisé. En fait, ces personnes sont vêtues de tenues différentes selon leur groupe d’appartenance et leur organisation sociale se distingue de celle de la population majoritaire au Vietnam.

Cette histoire de « minorité ethnique » nous chiffonne (du verbe chiffonner) un peu car si l’on en croit ce qu’on a lu, ces groupes de personnes ne sont pas très bien traités par le régime en vigueur dans le pays.

Pourtant c’est l’occasion de tout un business avec des tonnes de tours organisés pour les touristes afin d’aller visiter leurs villages, leurs marchés et les imprimés de certaines tenues vestimentaires sont copiés pour faire des sacs qu’on peut trouver dans tous les magasins de souvenirs touristiques. Nous avons cependant l’impression que ce sont des personnes qui vivent dans une grande pauvreté et cette forme de voyeurisme nous met mal-à-l’aise.

Enfin bon, sur la route on remarque des femmes avec des tenues vestimentaires spécifiques, souvent des foulards très colorés sur la tête et leur bébé sur le dos. Assises au bord de la chaussée, elles vendent quelques fruits et légumes.

En arrivant vers le village de Quan ba, on décide de s’arrêter car il pleut et que Youri qui conduit commence à avoir sacrément froid (et oui c’est possible)!! Nous demandons à manger une soupe pho dans une gargote où sont seulement installés une femme et un enfant. Pourtant, au cours de notre repas une flopée d’hommes débarque pour profiter d’une boisson fraiche (alors qu’on a trop froid !) et fumer une grande pipe qu’on voit souvent au Vietnam.
On n’avait vu presque personne sur la route et cette foule nous surprend !
Malheureusement, au moment de repartir, une brume épaisse s’est abattue sur la montagne et impossible de voir à quelques mètres. Après quelques temps d’hésitation, on décide de redescendre car la brume aura plus de chance de s’estomper. Ce qui est dommage car on allait s’engager dans la partie la plus réputée de la route mais on s’est dit que si la pluie commençait à frapper fort il deviendrait impossible de rentrer !



C’est après avoir passée cette brume que Séréna a enfin pris les commande du bolide et même si Youri assurait « J’ai confiance en toi » il était tellement crispé (c’est pas très agréable pour conduire)  qu’elle décida d’abandonner au bout de quelques kilomètres. Il fallait voir cette route quand même ! Des lacets descendants, le chemin mouillé, et des camions ou bus de voyageurs dans l’autre sens !! La règle ici semble être : camion = priorité sur bus = priorité sur voiture = priorité sur moto = priorité sur vélo = priorité sur piéton. Donc, il ne fait pas bon être piéton, mais il ne fait pas bon non plus être moto face à camion… Rassurez-vous, c’est pas l’horreur non plus ! Juste un coup de main à prendre !




Alors oui, on est descendu prématurément mais la brume s’étant estompée, on a décidé des prendre des routes alternatives et c’était génial ! Encore des maisons sur pilotis avec comme paysage de fond les fameuses dents-roches du Vietnam !!!!!!!!



En passant sur ces chemins menant vers l’inconnu on a pu découvrir des habitations qui paraissaient tantôt être chics, avec des murs protégés par des tessons de verre par exemple, tantôt être plus pauvres voire totalement abandonnées…

A la fin de cette journée, on s’est résigné : si la météo ne prévoyait rien de bon, on ne pourrait pas faire grand-chose d’autre…Et, en consultant L’internet, on s’est encore plus résigné…En effet, dès le matin suivant la brume avait assaillie la ville ! Pas la peine de se faire du mal pour rien, autant rentrer au bercail ! Oui, c’est un peu frustrant mais la visite dans ces conditions ne vaut pas forcément la peine malheureusement. Mais un conseil, il faut à tout prix y aller pendant la bonne saison (tous les mois de l’année sauf novembre. Non c’est pas vrai…) !!!!!!!!!


 



On a pris le bus de jour cette fois-ci, ce qui permit d’admirer un plus le paysage environnant. Bien que roulant de jour, ce bus était un bus de nuit, c’est-à-dire avec des couchettes… On est resté toute la journée allongé ! Etrange…








Retour à Hanoi car non seulement notre vol part de là mais on a adoré ! Et puis s’il pleut, au moins il y aura de quoi s’occuper ! En fait, la saison fraiche commence maintenant au nord du Vietnam ! On sera partis avant de sortir les doudounes pas d’inquiétude !

6 commentaires:

  1. Rhoo vous êtes trop mignons tous les deux, Séréna tu es chou avec ton petit casque rose et ton blouson à fleurs.
    Vous pourrez toujours aller voir le musée de la révolution puisqu'on est plus le "lundi de la première semaine dans mois" et puis dormir jusqu'à 8h la grande grasse matinée...
    Bisous mes chouchous !

    RépondreSupprimer
  2. Paye ton K-Way fleuri. Trop de classe dans les rizières. C'est mieux quand je lis vos articles le dimanche parce que si je les lis au travail je rigole trop et je suis grillée à mon nouveau travail. Genre hahaha, trop marrant la cartographie, j'adore détourer des cercles par milliers !

    RépondreSupprimer
  3. Oh barbu, toi aussi t'as la classe avec ton casque. Bien hâte d'aller en Asie pour enfiler on imper' à vos cotés !

    Pas de profil mais pas anonyme pour autant : Coco

    RépondreSupprimer
  4. La tronche avec les casques. C'est magnifique.
    Je suis à jour de la lecture.
    Des bisous

    RépondreSupprimer
  5. Voilà je vais m'y mettre au commentaire...Trop bien de suivre ce voyage, trop dégoutée aussi de passer une journée a Hanoï sans pouvoir y entrer, car ça m'a donné envie.....
    Sinon y sort d'où le KW à fleur? on dirait une doudoune...
    Bravo pour la conduite en moto louloute
    Bisous

    RépondreSupprimer
  6. Et oui ce faux kaway fait de l'effet! C'est sûr j'ai (Séréna) craqué tout de suite! Non ça n'est pas un kaway, juste une veste qui protège bien du vent que pleins de femmes vietnamiennes portent! Il y a de nombreux imprimés et surtout des manches pensées pour faire de la moto! En tout cas, c'est vraiment le look local!

    RépondreSupprimer