Kratie et l'île de Koh Trong

"4h", nous a dit le gentil hôtelier qui nous a vendus les billets pour Kratie. Au vu de l’état général de la route, mettre 4h aurait été une prouesse. Une grande pause pour commencer au marché, certainement pour attendre de nouveaux passagers, ce qui n’arriva pas. Un grand détour en cour de route pour récupérer de l’argent par-ci, une moto par-là… Puis une pause déjeuner. Puis une route en travaux qui ressemble plutôt à un amas de graviers.

Ce sera plutôt 6h avec une bonne frayeur à mi-chemin lorsque le 4x4 roulant à vive allure dans l’autre sens s’est mis à déraper sur les graviers et a frôlé notre mini-van pour finir en tonneau dans le bas-côté.  Heureusement que notre chauffeur a su piler à temps, autrement c’était pour nous … Grande frayeur pour tout le monde. Nous avons vu le 4x4 arriver sur nous…

Nous arrivons donc à Kratie sur les coups de 14h, et trouvons une guest-house très correcte pour environ 3,50 euros la nuit. Après-midi tranquille, nous visitons la ville de Kratie, qui a des airs de Takhek au Laos, et donc de son charme désuet … Genre maisons coloniales décrépites et bord de Mékong bétonné.

Notre guest-house est située en plein centre, en face du marché. L’avantage est que nous sommes vraiment proche de tout, des bouibouis, des cafés, du marché (bien entendu), du centre historique. En même temps la ville n’est pas bien grande. Le désavantage est qu’à 5h tapante, le bric-à-brac commence et les marchands installent leurs étals. Peu nous importe puisque nous avons décidé de nous réveiller tôt pour visiter l’île qui se trouve en face, sur le Mékong (encore lui !) : Koh Trong. C’est toujours plus agréable de se réveiller par les sons de la vie plutôt que par un réveil. Enfin chacun son truc…

Nous partons de très bonne heure pour Koh Trong. Il fait bon, il fait frai.

Et là, le drame… Nous avons oublié la carte SD de l’appareil photo... Tristesse. Nous pouvons en prendre deux-trois à peine, grâce à la mémoire interne. Dommage, l’île est vraiment très belle. Faute de photos vous aurez des dessins ! Tous plus réalistes les uns que les autres bien sûr !

 
La ballade prévue est de 9 kilomètres et passe par deux villages ainsi que par des rizières mais pas que ! Aussi des plantations de tomates, de bananiers, des arbres à pamplemousse et autres plantes que nous n’avons  pas identifiées.  Toujours présent en nombres : les poules, les vaches, les chiens. Cette fois ni chats, ni cochons. 







L’architecture des maisons sur pilotis se distingue de celle que nous avons observée au Laos. Construites en bois mais avec des toits en tuiles, un petit écriteau avec ce que nous avons supposé être l’année de construction, des fenêtres avec des volets, parfois des portes ornées de décors. De très jolies maisons avec parfois des fleurs dans la cour. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu des fleurs dans des cours de maisons.

Ici, ce ne sont pas les buffles qui travaillent au champ mais les vaches et les taureaux ! Il y a des charrettes et des cabanes de bois pour faire sécher le foin. C’est la première fois que nous observons cela également. Certaines rizières sont vertes, on dirait bien qu’ils ont commencé à replanter le riz. D’autres sont toujours dorées, asséchées par le soleil. Cela forme différents carrés, dont certains sont des plantations de tomates ou autre légume, avec des palmiers qui se baladent par-ci par-là et quelques vaches. C’est vraiment très beau. Cette île est un bijou à admirer. Vers l’une des pointes, nous avons vu une sorte de village flottant constitué de maisons en taule et en bois sur le Mékong.

Lors de cette promenade, nous avons rencontré une petite fille qui tenait à nous tenir les mains en les secouant durant plusieurs minutes avant de nous laisser repartir, et un mariage à en voir le cérémoniel organisé : les tables et les chaises décorées, les gens bien habillés. Nous nous sommes installés dans une sorte de café ; en fait une maison qui propose de venir prendre le café dans la cour. La propriétaire était adorable et nous sommes restés un très long moment à profiter de l’ombre et du délicieux café servis avec son thé en dessinant ce que nous ne pouvions pas prendre en photo. Cela nous a permis de voir les moines se dirigeant à moto vers le mariage et d’entendre la cérémonie de loin.

Pour le retour, nous avons attendu un moment dans une sorte de bateau d’attente puisque nous sommes montés dans un autre bateau pour le vrai départ. L’ambiance est devenue de plus en plus chaleureuse. Des dames assises à côté de Séréna ont commencé à lui caresser la peau du bras. Plus tard, elles nous ont offert, ainsi qu’à d’autres, des morceaux de pamplemousses apportés par une autre femme. En jetant les peaux dans le Mékong, tout le monde s’est penché pour observer les poissons se jeter dessus.

Youri a trouver une devise pour les trajets dans le pays : « ils savent quand ils partent, mais pas quand ils arrivent. ».

Quand le bateau est arrivé pour nous récupérer, il a fallu attendre les gens arrivant au loin, puis d’autres avec leur moto, etc.Tout cela pour trois minutes de traversée. Quelque chose que l’on pourrait imaginer faire à la nage. Mais il y a quand même le courant…

Le soir, sur la rive bétonnée du Mékong, nous avons assisté à un cours de danse en plein air du même acabit que ce que nous avions vu au Vietnam et en Thailande. Des enceintes balançant de la musique dynamique et un prof avec un micro qui montre une sorte de gymnastique dansante. Et tous les autres qui tentent de suivre, chacun à leur façon. C’est vraiment très amusant à regarder. Même assez entrainant ! Il faut dire que ça nous change de la musique laotienne !